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Bab Sebta : un calvaire qui coûte des milliards de DH

Le soleil s’est couché durant ce premier jour ayant enregistré la première rupture avec le changement de l’heure d’hiver, en annonçant l’arrivée du froid et des nuits humides et pluvieuses.

Sur des kilomètres de routes liant la ville de Fnideq et la ville de Sebta, des centaines de véhicules, majoritairement utilitaires et ayant dépassé le seuil d’amortissement acceptable tant fiscalement que techniquement, se placent dans une file de quatre kilomètres. Les employés chargés de faire entrer ces voitures dans le préside de Sebta sont des auxiliaires des patrons de la contrebande. Ils doivent passer la nuit dans le froid et attendre leur tour pour faire le plein en produits alimentaires et autres marchandises qui vont alimenter les marchés de nos grandes villes.

Du fromage à la chaussette en passant par les produits cosmétiques et les articles du sport, les transporteurs « ouvriers » patientent dans leurs véhicules en subissant les douleurs du temps et des conditions du climat. C’est un paysage horrible. Il est minuit et demi et cela fait plus de trois heures que la file est figée au niveau de la ville de Fnideq. Les quatre kilomètres séparant ces hommes trempés dans les douleurs coûteraient à leurs employeurs quelques centaines de millions de DH. Les véhicules sont en majorité utilitaires et leurs chauffeurs subissent les aléas climatiques de cette semaine tout en pensant à une recette qui va leur permettre de subvenir à quelques dépenses nécessaires à la survie de leurs familles. Les numéros d’immatriculation des véhicules renseignent sur la diversité des points de leur provenance. La demande sur les produits de Sebta provient de toutes les villes du Maroc et les véhicules qui devraient faire le voyage aller et retour en traversant les barrages douaniers et autres se passe dans des conditions « normales ».

Dernièrement, les autorités sécuritaires et douanières marocaines ont exprimé leur ferme volonté pour préserver les intérêts économiques nationaux à travers une protection du principal port de la région nord est du Maroc. Le port de Beni Inssar a demandé beaucoup d’investissements et devrait, normalement, constituer un point essentiel dans le rayon douanier marocain. Les intérêts d’une minorité colonialiste espagnole du préside de Melilla a considéré la décision marocaine comme un frein à une manne estimée à plus d’un milliard et demi d’euros qui atterrit entre les mains des négociants espagnols et des tenants des comptoirs relevant d’une époque révolue.

Nous sommes tous complices de cette situation et de l’exploitation de nos ressources tant financières qu’humaines en achetant des produits, de bas de gamme, dans des magasins tolérés, connus et parfois soumis à des prélèvements « parafiscaux illégaux ». Derrière la douleurs de nos chauffeurs et de nos « femmes mulets », des rentiers spécialistes dans le blanchiment de l’argent sale se permettent d’investir le champs politique, le secteur de l’immobilier et font perdurer l’image d’un Maroc qui réduit à l’esclavage des milliers de vieilles femmes en les obligeant à emprunter les couloirs de la mort avec des dizaines de kilogrammes sur le dos fatigué et abandonné à un destin de malheur .

 
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