Industrie

Banque de projets : voici ce qui a été fait jusqu’à présent

Le Maroc s’active fortement pour relancer sa machine économique. Dans ce sens, le ministère de l’Industrie a lancé une banque de projets visant à donner un coup d’accélérateur à la relance. Voici ce qu’il faut savoir sur ce qui a été fait jusqu’à présent.

Le groupe Attijariwafa bank a organisé le 14 décembre une webconférence dont l’objectif était de dresser un bilan du chemin parcouru jusqu’à présent depuis le lancement de la banque de projets par le ministère de l’Industrie, dans le cadre de la relance de l’économie nationale dans ce contexte de crise sanitaire. « La banque de projets industriels a répondu à une préoccupation majeure des entrepreneurs marocains », a assuré Mohamed El Kettani, PDG du groupe Attijariwafa bank.

Lire aussi| Le groupe Ozone rempile pour la gestion des déchets à El Mansouria

« Au vu de tout ce qui a été fait et toute la mobilisation en cours, je considère que les entrepreneurs ont toutes les possibilités notamment les mesures d’incitations et d’accompagnement lancées par l’Etat, les subventions, les contributions au niveau du conseil, des facilitations au niveau des administrations à travers l’implication des CRI et des structures de la CGEM et aussi les structures bancaires. Cette crise sanitaire offre de belles opportunités et toutes les parties prenantes doivent travailler en solidarité pour pouvoir les saisir », a ajouté le PDG. Il a fait remarquer que Damane Relance a assuré à la date d’aujourd’hui plus de 50 milliards de 50 milliards de DH sur les 120 milliards de DH posés sur la table. « Les banques se sont très bien mobilisées pour accompagner les entreprises », a insisté Mohamed El Kettani, ajoutant que cette banque de projets, au-delà de servir les besoins du Maroc, peut aussi constituer une opportunité de relancer les exportations du royaume.

Tableau récapitulatif de tout ce qui a été fait jusqu’à présent (Ministère de l’Industrie)

Pour sa part, le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, a mis en relief la résilience dont a fait preuve le tissu industriel national dans la pandémie. « Nos industriels ont montré leur agilité pendant la crise et ont été un peu plus qu’au rendez-vous. Je ne m’attendais pas à autant de réactivité », a-t-il confié. « Nous réfléchissions déjà avant à cette banque de projets parce que nous avons 183 milliards de DH que nous importions avant. Et notre espoir est de pouvoir substituer une partie et pour que tout cela fonctionne, il faut coordonner. Nous avons la commande publique, et il anormal que nous achetons en préférence non nationale des produits tous azimuts. Nous achetons pratiquement tout de l’étranger, des cartables, etc. Cette année, nous avons décidé de fabriquer l’ensemble de nos cartables au Maroc avec une meilleure qualité et un coût moindre. Donc, nous avons besoin que ces commandes puissent servir les besoins des opérateurs marocains. La substitution est une étape, mais nous voulons aller plus loin. Sur les 183 milliards de DH, nous avons choisi 34 milliards qui constituent la première étape. Ainsi, l’idée est d’accompagner des entrepreneurs marocains à fabriquer des produits marocains et ne plus avoir à les acheter à l’international », a expliqué le ministre.

Lire aussi| Industrie : l’Américain Adient poursuit sa politique d’investissement dans le Royaume

« Depuis, nous avons accompli d’importantes choses. Nous avons trois respirateurs fabriqués au Maroc, des tests de PCR conçus par la fondation MAScIR, des thermomètres infrarouges, des caméras infrarouges… fabriqués au Maroc et qui sont de meilleure qualité que ce que nous importions de Chine. Nous fabriquons aussi nos masques et même les machines à fabriquer les masques. Les 34 milliards de DH que nous avons identifiés sont substituables immédiatement », a assuré le ministre. Dans le détail, sur les 34 milliards de DH, le ministère a décidé de mettre un premier lot de 100 projets, avec un objectif à la base d’atteindre 500 projets pour couvrir ces 34 milliards de DH. Au total, 238 projets ont été retenus et sont accompagnés aujourd’hui, avec un potentiel de 15,1 milliards de DH sur les 34 milliards de DH retenus. « Cela veut dire qu’avec les 100 projets, nous avons dépassé les objectifs de base, parce que nous nous disions que n’allions faire 4 à 5 milliards avec les 100 premiers projets, alors que là nous sommes à 15 milliards de DH », a souligné Moulay Hafid Elalamy.

« Une fois que les 34 milliards seront atteints, nous n’allons pas nous en arrêter là. Nous avons l’intention d’aller encore plus loin parce que nous voulons doter notre pays des capacités nécessaires pour produire 83 milliards de DH sur place et baisser la facture de nos importations », a-t-il poursuivi. De son côté, le président de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), Chakib Alj, a fait observer que cette banque de projets est une réponse pragmatique et concrète à la préférence nationale. « La CGEM, depuis le premier jour, est entrain de mobiliser les entrepreneurs à s’inscrire dans cette démarche. C’est important aussi que cette opportunité profite à de nouvelles générations d’entrepreneurs », a-t-il précisé. « Nous avons plusieurs mobilisations à travers nos fédérations et les CGEM régionales. Nous mettons en contact les entrepreneurs intéressés avec les équipes du ministère de l’Industrie », a assuré Chakib Alj. Par ailleurs, notons que les CRI (Centre régional d’investissement) jouent un rôle très important dans le dispositif au niveau de chaque région. Pour rappel cette rencontre a réuni, outre le PDG du groupe bancaire, Mohamed Kettani et le ministre de l’Industrie et du Commerce, Chakib Alj, Président de la CGEM, Salmane Belayachi, Directeur Général du CRI de Casablanca – Settat, Yassine Tazi, Directeur Général du CRI de Fès – Meknès, Pascal Lagarde, Directeur Exécutif en charge de l’international, de la stratégie, des études et du développement chez Bpifrance, Abdelmounim El Eulj, Directeur Général de COPA Maroc et Amine El Baroudi, Directeur Général de SITI.

 
Article précédent

Sahara marocain : un « aboutissement historique», soutient l'Association Ribat Al Fath

Article suivant

Sahara marocain : le PPS salue un « tournant historique »