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Banque Populaire : l’étalon met Banque Atlantique au galop

Mohamed Benchaâboun, Président directeur général de la Banque Populaire.

Un peu plus d’une année après l’acquisition de la Banque Atlantique, la Banque populaire commence à en tirer les fruits. La désormais principale filiale bancaire génère un PNB de 1,3 milliard de dirhams pour un résultat de 320 millions de dirhams.

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’est ce mardi 18 mars que la Banque Centrale Populaire présentait ses résultats à la fois à la presse et aux analystes financiers. L’événement a naturellement fait salle comble et c’est devant plusieurs centaines de journalistes et analystes qu’il a eu lieu.

Cette année encore, les résultats ont été à la hauteur des attentes, malgré un coup du risque extrêmement élevé.  La contribution des filiales a permis de booster les réalisations.

D’abord concernant les résultats, on assiste à une très forte hausse du produit net bancaire (PNB) du groupe qui fait un bond de 14,6% à 13,2 milliards de dirhams. Ce sont la marge sur commissions et les résultats sur opération de marché qui ont été les plus importants contributeurs de cette croissance.  En effet, la marge sur commission est passée de 1,33 à 1,90 milliard de dirhams entre 2012 et 2013, enregistrant une hausse de 42,5% en l’espace d’une année. Dans le même temps, le résultat sur opérations de marché s’améliore de 1,16 à 1,64 milliards dirhams, sur la même période, soit une croissance de 42%.

Néanmoins, même si sa croissance est moins importante, la marge d’intérêt continue de représenter la part prédominante. Ainsi, la marge d’intérêt a été de 9,40 milliards de dirhams en 2013, contre 8,60 milliards de dirhams entre 2012 et2013, soit une amélioration de 9,2% en l’espace d’une année. 

Une année a suffi pour redresser la Banque atlantique

A en juger par cette forte évolution de la valeur ajoutée créée par la banque, on devine que la banque poursuit non seulement sa croissance, mais elle diversifie de mieux en mieux ses sources de revenus. C’est en tous cas, le sentiment de Mohamed Benchaâboun, qui présentait les réalisations de la banque devant la presse et les analystes. «En 2012, la marge sur commission ne représentait que 11,6% du PNB global du groupe», a souligné Benchaâboun , «contre 14,4% une année plus tard». Le même constat peut être fait pour le résultat sur opérations de marché dont le poids est passé de 10% à quelque 12,4% .

Toujours selon Mohamed Benchaâboun, «ce changement de la répartition du PNB est la conséquence directe de nouveau périmètre de consolidation du groupe où la Banque Atlantique a une place de plus en plus déterminante». En effet, c’est cette année, que la Banque Atlantique est consolidée dans les comptes du groupe pour la première fois de manière intégrale. En effet, en 2012, elle n’avait été consolidé que pendant un seul trimestre, puisque l’acquisition avait été finalisée vers le mois de septembre.

Par ailleurs, même le résultat de la filiale se redresse sensiblement. Alors qu’elle connaissait des difficultés çà et là avant son rachat par la Banque populaire, la Banque Atlantique a été redressée en moins d’une année.  2013 s’est soldée par un résultat bénéficiaire. L’arrivée de la Banque populaire dans le tour de table de Banque Atlantique a eu plusieurs effets positifs. Les fonds, venant notamment de la Société financière internationale,  mis à la disposition de la Banque Atlantique à moindre coût, ont permis de développer sensiblement l’activité du groupe en Afrique de l’Ouest. Ainsi, le total bilan de la plus importante filiale africaine de la BCP est passé de 20,9 à 29,2 milliards de dirhams, marquant une croissance de 39%. Dans cette forte croissance, les dépôts de la clientèle , qui passent de 14,1 à 17 milliards de dirhams ont contribué pour 2,9 milliards. C’est dire que l’essentiel est venu de la maison-mère, mais également de la Banque Ouest Africaine de développement qui s’est également renforcée dans le capital. Toujours est-il que cet argent frais n’est pas venu pour dormir dans les coffres-forts de la banque. Puisque les créances à la clientèle de Banque Atlantique ont augmenté et sont passées de 11,4 à 17,2 milliards de dirhams, marquant une amélioration de 50%.

Mais cette extension de l’activité, n’a pas impacté négativement la qualité du portefeuille. Au contraire, les créances en souffrance de la Banque Atlantique ont reculé de 29% en 2013.

Et dans le même temps, «l’expérience de Banque Centrale Populaire et les méthodes de gestion nous ont permis de réduire nos coûts de management», a souligné Souleymane Diarrassouba, directeur général de la Banque Atlantique. «Cela a eu pour conséquence l’amélioration du coefficient d’exploitation de 11 points. En effet, auparavant, les charges d’exploitation de la Banque Atlantique représentaient 78% de son PNB, mais elles ne sont plus que de 67%. On est certes très loin des standards marocains qui tournent autour de 55%, malgré un nombre d’agences bancaires autrement plus important. Néanmoins, cette forte amélioration a permis de changer considérablement la structure des coûts de la banque.

Concernant les résultats, la croissance a également été au rendez-vous. puisque  le produit net banque est passé de 1,3 à 1,5 milliard de dirhams, marquant une croissance de 18%. Alors que le résultat d’exploitation, porté par la maîtrise des charges, s’est établi à quelque 320 millions de dirhams. Ainsi, le résultat des filiales bancaires qui n’était que de 219 millions de dirhams en 2012 a augmenté de plus de 150 millions de dirhams en 2019. Il convient de rappeler que les filiales bancaires comprennent également des établissements comme Chaabi Bank à Paris, BP Maroco-Centrafricaine, BP Maroco-Guinéenne, Bank Al Amal, Médiafinance, Dar Damane et CIB Offshore.

Evolution différente des filiales

Les autres filiales connaissent une évolution mitigée, même si la plupart des segments d’activité s’inscrit en forte croissance. En effet, les sociétés de financement, en l’occurrence Maroc Leasing et la société de crédit à la consommation Vivalis, ont vu leur résultat net connaitre une quasi stagnation, à 199 millions de dirhams. En revanche, la banque d’investissement a été de nouveau touchée par la morosité du secteur bancaire. Ainsi, son résultat a reculé de plus de 20% en une année pour se situer à 53 millions de dirhams contre 66 millions, une année auparavant.

Heureusement pour la Banque, tous les autres pans de l’activité maintiennent leur croissance. Les services composés de CHaabi LLD et BP Offshore sont en progression de 58% pour se situer à 50 millions de dirhams. L’assistance aussi est en progression de 14,5% à 41 millions de dirhams.

 
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