Finance

Banques: qui est leader dans les régions

Ce n’est que dans trois régions sur seize que BP est détrônée par Attijariwafa Bank. A Casablanca par exemple, la filiale de SNI est en tête, suivie par BMCE.

L’étude sur la concurrentiabilité du secteur bancaire menée par le cabinet Mazars pour le compte du Conseil de la Concurrence a révélé, entre autres, la prédominance du Groupe Banque Populaire et d’Attijariwafa Bank au niveau des régions.  Mais attention, cette conclusion ne repose en fait que sur l’analyse des parts de marchés des opérateurs à partir du nombre d’agences par région, et non pas en fonction du produit net bancaire (PNB) ou tout autre indicateur. En d’autres termes, même si un établissement dispose dans une région du maximum d’agences, cela ne se traduirait pas forcément par la réalisation des meilleures performances financières. Quoi qu’il en soit, en ne prenant alors en compte que le nombre d’agences, la BP se taille quasiment la part du lion sur l’ensemble du Royaume. « A mon avis, cette présence est liée essentiellement à des aspects historiques. Le caractère coopératif du groupe Banque Populaire avec les 10 banques populaires régionales, qui ont par essence une présence importante, explique le poids de ce groupe dans certaines zones », indique Kamal Mokdad, associé gérant du  cabinet Mazars. Sur les 16 régions que compte le pays, elle est leader dans 13. C’est dans Chaouia-Ouardigha (Provinces de Settat, Berrechid…), le Grand Casablanca et le Souss-Massa (région d’Agadir) qu’elle est détrônée par Attijariwafa Bank.

Par contre, là où la banque du cheval creuse l’écart avec les autres, c’est dans des régions comme Laâyoune-Boujdour où elle détient près de la moitié des agences (47% de parts de marché). A Oued Ed-Dahab Lagouira, il en est de même (40%). Par ailleurs, en prenant en considération la part de marché globale, au niveau national, Attijariwafa Bank talonne de près la BP avec 23% contre 25% pour cette dernière. La BMCE, quant à elle, l’outsider, vient en troisième position avec une part de marché nationale de 15%, suivie par Société Générale et le Crédit Agricole, tous les deux ayant 9%. Elles sont suivies par Crédit du Maroc (8%), BMCI (7%) et du CIH (5%). C’est à Oued Ed-Dahab que la banque de Othman Benjelloun détient la même part de marché qu’Attijariwafa Bank (20% chacune). Et dans la région du Grand Casablanca, elle dépasse même les parts de BP, 19% contre 15%. Tout ce classement pourrait néanmoins être modifié si l’on devait introduire dans l’analyse la filiale bancaire de Poste Maroc. C’est ce que confirme le gérant du cabinet Mazars. « Sa présence peut chambouler l’ordre sur les parts de marché/concentration par région sur les aspects liés au réseau mais pas sur la concurrence/concentration du point de vue économique. En effet, le PNB d’Al Barib Bank est relativement faible et l’essentiel de l’activité se fait autour de la collecte des dépôts. Le principal impact sur les parts de marché concerne alors plus la monétique et le nombre de GAB », conclut-il.  

 
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