Les chroniques de Jamal Berraoui

Maroc : besoin de voix qui portent

Les temps sont durs, très durs. Le gouvernement sait, chiffres à l’appui, que les trois années qui viennent seront catastrophiques, qu’il faudra « se réinventer » comme dit Macron. Croire que l’on va déverser des milliards et que cela repartira comme avant est une ineptie.

Il faut nous investir dans une économie plus solidaire, plus verte, qui est porteuse d’avenir, et non pas maintenir sous perfusion des canards boiteux, qui de toutes les façons disparaitront. Or cela prend du temps, nécessite de la réflexion. Toutes les bonnes idées, d’où qu’elles viennent, au-delà de la politicaillerie, sont à prendre en considération. Le Maroc n’a pas le droit de rater ce rendez-vous avec l’histoire.Mais le casting n’est pas bon, il est horriblement faible. Que les technocrates, apprivoisant Excel, participent à l’élaboration de la décision, c’est normal et même nécessaire. Mais qu’ils soient aux commandes, cela fragilise l’ensemble.

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Pour nous sortir de la tempête qui arrive, nous avons besoin de l’adhésion des citoyens, pour qu’ils gardent espoir, qu’ils continuent à s’attacher au vivre ensemble, et éviter des conflits interminables. Nous avons besoin de voix qui portent. Les responsables doivent être capables d’expliquer leur action au peuple, dans un langage qu’il comprend, de répondre aux critiques et d’avoir le réflexe de suivre, de comprendre les pulsions de la société. Cela s’appelle des politiques.

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Le personnel politique n’est pas de la qualité « premium », parce que depuis des décennies on s’acharne sur la politique, les partis. Mais c’est encore dans ce vivier, qu’il y a de bons orateurs capables d’imprimer. La communication en tant de crise, n’est pas un luxe. Continuons avec ces ministres, incapables de dégager la moindre émotion et nous allons vers la catastrophe.

 
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