Agroalimentaire

Best Milk sort du redressement judiciaire

Moins de deux ans après avoir frôlé la faillite, Best Milk tourne la page des difficultés financières et des vaches maigres. En effet, le numéro 4 du secteur laitier au Maroc vient de sortir du chapitre du redressement judiciaire. Une sortie d’autant plus appréciable qu’elle vient consacrer une situation de retournement spectaculaire dans un secteur des plus difficiles.
Retour sur les faits : le 4 février 2014, le tribunal de commerce de Marrakech ouvre une procédure judiciaire et nomme un syndic de redressement. Plus de 800 emplois sont menacés et le déficit de trésorerie dépasse les 60 millions de DH. En mars 2014, un consortium d’investisseurs reprend 100% du capital de Laitière Invest (holding détenant Best Milk et la coopérative Le Bon lait qui assure l’approvisionnement en matières premières). Il s’agit d’un véritable PPP (partenariat public privé) mené par Anouar Invest (acteur majeur de l’agroalimentaire au Maroc), Crédit Agricole et Nebetou Fund. L’été 2014, les marques Le Bon Lait, Smoozy et Yogory sont à nouveau sur les rayons des commerces…mais le partenariat de franchise avec l’espagnol Candia est passé à la trappe car n’ayant pas survécu aux déboires financiers traversées. Pendant toute l’année 2015, la remontada opérée par les repreneurs s’affirme mois après mois avec une amélioration continue de la position du cash de l’entreprise et une reprise avérée de la confiance des créanciers et des différentes parties prenantes.
Aujourd’hui, le sauvetage de Best Milk qui a permis de préserver 500 emplois directs et évité la disparition d’un pilier industriel de la région de Marrakech, vient démontrer qu’il n y a point de secteur maudit (le secteur laitier au Maroc a été le creuset de plusieurs faillites d’acteurs régionaux) mais que des entreprises mal gérées. Il conforte aussi les tenants d’un volontarisme politique à tout crin au chevet de la ré-industrialisation du pays…ou, à tout le moins, en renfort du maintien des emplois industriels de plus en plus précaires. Enfin, ce dénouement vient infirmer l’idée que le redressement judiciaire n’était au Maroc que l’antichambre imparable de la liquidation !

 
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