Finance

BMCE Bank : le centre de gravité bascule vers l’Afrique

Le pari africain est gagnant pour Othman Benjelloun comme le confirment les résultats semestriels du groupe BMCE Bank. 
L’international, dominé par Bank Of Africa, représente désormais 46% du produit net bancaire du groupe, contre 43% pour la banque au Maroc.

Alors que l’activité bancaire au Maroc connaît un certain ralentissement, les filiales internationales ont le vent en poupe. Désormais, le produit net bancaire (PNB) est porté plus par les filiales internationales que par la Banque au Maroc. Ainsi, ces filiales polarisent 46,7% des marges brutes, contre 43,5% au Maroc et 6% pour les services financiers spécialisés.

C’est donc Bank Of Africa, contrôlée à hauteur de 72% depuis quelques mois, contre 68% en 2012, qui devient le plus gros contributeur dans le produit net bancaire.

Grâce à la bonne tenue de l’international, le PNB consolidé de la banque atteint 4,8% en augmentation de 11% par rapport au premier semestre 2012. Cette progression s’explique avant tout par la marge d’intérêt qui est de 3,3 milliards de dirhams, en hausse de 9,6%. Ce n’est certainement pas étonnant que l’Afrique ait contribué à booster ces réalisations. En effet, les spreads des taux d’intérêts sont beaucoup plus importants au sud du continent. Il n’est pas rare de rencontrer des taux d’intérêt immobilier tournant autour de 12%, c’est-à-dire le niveau marocain du début des années 1990.

Othman Benjelloun, président de BMCE Bank.

 A côté de la marge d’intérêt, la marge sur commission a été de 820 millions de dirhams, enregistrant une amélioration de 6,1%. Cette progression s’explique certainement par la bonne tenue des transferts MRE et des Africains résidents en Europe.

En revanche, la mauvaise situation que vit la bourse de Casablanca, ainsi que la hausse des taux d’intérêt a affecté le résultat des opérations de marché qui recule de 10% pour s’établir à 450 millions de dirhams.

Dans ce contexte d’amélioration de l’activité, la banque a pu légèrement maîtriser ses charges d’exploitation qui progressent moins vite que les revenus en augmentant de 8,2% à 2,5 milliards de dirhams. BMCE Bank améliore ainsi son coefficient d’exploitation de 80 points de base à 58,6% contre 59,4% en 2012.

Ces bonnes performances améliorent nettement le résultat brut d’exploitation du groupe qui ressort à quelque 2 milliards de dirhams, en hausse de près de 13%.

Au niveau du coût du risque, il y a également de très bonnes nouvelles venant des filiales africaines. En effet, certains pays ont vu leur profil risque s’améliorer, permettant ainsi au groupe de baisser ses provisions pour créances en souffrances de quelque 16,3% à 875 millions de dirhams. Néanmoins contexte oblige, la banque a constaté une provision pour risques généraux sectorielle de 234 millions de dirhams, ce qui porte l’encours de ce poste à 705 millions de dirhams.

Quoi qu’il en soit, la banque a vu son résultat net part du groupe bondir de 65% pour atteindre 595 millions de dirhams.

Au niveau commercial, l’encours des créances à la clientèle suit la tendance sectorielle du moment en progressant de 1,2% seulement à 140 milliards de dirhams. En effet, les crédits de trésorerie et à la consommation progressent de 4,5% à 36  milliards de dirhams et les crédits immobiliers augmentent de 3,7% à 32 milliards de dirhams. En revanche, l’encours des crédits à l’équipement recule de 5,6% à 15 milliards de dirhams.

L’évolution des dépôts de la clientèle est presque similaire. En effet, ces derniers augmentent de 1,9 milliard de dirhams pour s’établir à 147 milliards de DH. 

 
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