Sport

Can 2019 : on entre dans le vif du sujet

Logistique impeccable mais logique douteuse…

La CAN 2019 arrive à grands pas.

Les esprits s’enflamment et les passions s’attisent… Tous ceux que le football intéresse ou attire sont en train de se mettre une pression incroyable. A la FRMF, on est sens dessus dessous, et il faut les nerfs solides d’un Fouzi Lekjaa, dirigeant rompu aux choses du football pour garder le cap vers l’essentiel. Et l’essentiel, en ce début d’été qui promet d’être caniculaire dans le périmètre du Caire, c’est déjà d’être à la hauteur pour le rendez-vous footballistique africain. Entendons-nous bien, être à la hauteur, c’est tout juste une participation aux petits oignons à la Coupe d’Afrique des Nations, la participation qui selon la définition du Baron de Coubertin, se contente d’elle-même («l’essentiel est de participer»).

Réfléchissons une seconde à cette définition : participer, c’est être parmi les 24 pays qui vont fouler les gazons plus ou moins verts d’Egypte. Dans cette CAN 2019, la première de l’Histoire, à se jouer en été, c’est déjà bien d’en être. Insister sur cela ne veut pas dire qu’on ne souhaite pas la victoire finale des Lions de l’Atlas, loin de là, mais il nous faut rester réalistes.

La CAN est, par essence, une compétition indécise, où tous, absolument tous, ont leur chance. Les phases finales de toutes les compétitions nous ont appris, du moins on aurait dû l’apprendre, qu’il n’y a pas de petites équipes. Les surprises, si chères au football, ne vont pas manquer en Egypte. Surprises cruelles qui s’abattent, de préférence, sur tous les va-t’en-guerre qui, sûrs de leur triomphe et de leurs pronostics avantageux, vont se retrouver renversés sur les bas-côtés des autoroutes de l’exploit.

L’heure, aujourd’hui, n’est pas de souffler dans les trompettes de la renommée ; l’heure est à la préparation ; l’heure est à la modestie.

L’heure est au respect de tous, du supposé petit au soi-disant grand. Personne ne jouerait plus au foot si tout y était décidé à l’avance. C’est l’incontournable incertitude qui fait toute la gloire du sport où rien n’est jamais acquis.

Alors en Egypte contentons-nous, pour l’instant, de notre place parmi les 24. L’appétit viendra en mangeant, en grignotant match par match, en attendant le banquet final. Celui-ci commence par se qualifier au premier tour et donc prendre les 3 points du premier match. Cela n’est jamais facile. En 1976, date de notre dernier et seul sacre, le premier match, contre le Soudan, fut un match nul (2-2) avant les chevauchées victorieuses contre le Zaïre, le Nigéria et l’Egypte. En 1988, avec la bande à Faria et les héros du Mondial 86, les Krimau, Timoumi, Bouderbala, on fut contré au match d’ouverture, contré et contraint au nul.

Nul désespérant car la vox populi, gonflée à bloc par les communiqués de victoire avant l’heure, fut douchée d’entrée. Les Lions de l’Atlas ne s’en remirent jamais et la CAN 1988, organisée à Casablanca, fut lamentablement perdue.

C’est le Cameroun de Claude Leroy qui y triompha. Et le Cameroun, comme par hasard, va arriver en Egypte dans la peau du champion en titre.

Alors, encore une fois, qui du Cameroun ou de l’Egypte, pays organisateur, et de tous les autres est le vrai favori ?

Nul ne le sait encore. Tout le monde a sa chance et son destin en main.

Saluons la belle préparation de la FRMF qui, autour d’Hervé Renard, et grâce à une logistique bien rodée, garde les joueurs dans leur bulle. La pression des médias et des réseaux sociaux, véritable plaie du 21ème siècle, est très forte. Les équipes de Lekjaa ont appris à faire avec.

Tous rêvent de revenir, en juillet prochain avec le trophée.

Mais, pour que ce (beau) rêve devienne réalité, il faut commencer d’abord par ne pas.. rêver trop fort.

Car s’il est permis de rêver n’oublions pas que d’autres, et peut être tous, rêvent autant que nous.

 
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