Blog de Jamal Berraoui

« Capacité d’adaptation » par ( Jamal Berraoui )

Le mois du Ramadan a un coût pour l’industrie hôtelière en particulier, et de tourisme en général. Depuis qu’il coïncide avec l’été, les professionnels tentent de circonscrire cette contrainte, certains imaginant même des produits spécifiques à l’adresse des locaux. Cette année il y en a eu beaucoup moins, preuve que la réussite n’était pas au rendez-vous. 

Cependant, les nouvelles sont bonnes. Les destinations traditionnelles sont submergées de réservations au point que l’on craint des phénomènes de surbooking qui portent tort au secteur. A Agadir ou Marrakech, les professionnels se sont arrangés pour trouver collégialement, des solutions en cas de problèmes de ce genre. Donc, le mois d’août permettra de rattraper le retard en chiffre d’affaires, du moins partiellement.

L’année prochaine, la moitié du Ramadan se situera en juin, mois un peu plus calme habituellement. Mais les professionnels devront agir comme ils l’ont fait cette année pour contourner la difficulté.

Par lâcheté politique, il y a des mesures possibles que nous ne pouvons même pas mettre sur la table. Il en est ainsi des lieux touristiques, restaurants, bars, discothèques dans les villes qui accueillent traditionnellement des étrangers. Au nom de quoi, le respect de la foi interdirait leur ouverture pour les étrangers non-musulmans ? 

Car, si les touristes étrangers boudent le Maroc durant le mois du Ramadan, si les tour-opérators, nous zappent durant cette période, c’est parce que le touriste est obligé de se confiner dans son hôtel. Il ne peut avoir accès à une collation, un café ou une bière à l’extérieur, parce que tout est fermé pendant la journée. 

Pendant des années, nous avons mis en doute le professionnalisme de nos opérateurs. Ce n’est plus le cas. Ils ont amélioré la qualité de service, font preuve d’une agressivité commerciale plus hardie, montrent une grande capacité d’adaptation. Le reste, ce qui relève de l’administration nécessite un débat serein. Il ne s’agit nullement de heurter les convictions religieuses des marocains, mais de permettre un accueil normal des touristes, en majorité non musulmans. Dépassionner ce débat, le rationnaliser, serait un bon début.

 
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