Blog de Jamal Berraoui

Ce qu’il faut marteler par ( Jamal Berraoui )

Deux classicos le même jour. Au Maroc, il y a FAR – Raja, deux clubs parmi les plus titrés, qui ont une assise populaire réelle, qui ont fourni à l’équipe nationale des joueurs entrés dans l’histoire. En Espagne, le Barça et le Real se disputent la Coupe. Les deux matchs ont lieu en terrain neutre. La comparaison s’arrête là.

Si la finale de la Coupe d’Espagne se joue à Valence, c’est parce que la fédération espagnole a décidé de faire tourner cet événement, pour en faire profiter le maximum de villes. Si FAR – Raja a lieu à El Jadida, c’est parce que Rabat, la capitale du Royaume n’a plus de stade praticable et que les FAR sont obligés d’émigrer pour recevoir. Détail amusant, ils vont faire plus de kilomètres que les visiteurs.

Au Maroc, on s’indigne des résultats de l’équipe nationale, on « immole » les entraîneurs l’un après l’autre, on fustige les joueurs, on se complaît dans l’idée que ce sont des erreurs techniques qui nous privent de briller à l’international, de remporter des titres.

C’est faux, archi-faux. Les trois-quarts de nos équipes ne payent pas les salaires à temps. Les stades sont mal entretenus, parce qu’appartenant aux collectivités locales qui n’ont aucun intérêt à recruter des professionnels pour assurer la maintenance des aires de jeu. La formation est le parent pauvre. Dans un grand club casablancais, les éducateurs des minimes touchent 800 dh par mois. Ils se rabattent sur les parents, ce qui fausse tout.

Ce sont les réalités de notre football. Or, ce sport « bouffe » beaucoup, énormément d’argent public qui serait plus utile ailleurs, en construisant des hôpitaux par exemple.

Les discours sur le professionnalisme sont creux. Tout l’argent part dans des transferts bidons, dans des salaires inexpliqués. Il y a au moins une quarantaine de joueurs mieux payés que le Chef du gouvernement et aucun d’entre eux ne porte le maillot national.

Arrêtons de vendre les illusions. Ce n’est pas un problème d’argent mais de structures. Il faut rebâtir les clubs, autour d’une véritable identité, valoriser la formation, mettre à niveau les infrastructures, y compris pour les amateurs.

Faire croire aux supporters que nous serons compétitifs en janvier 2015, alors que nous n’avons ni sélectionneur, ni direction technique, c’est du bluff, irresponsable.

 
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