Blog de Jamal Berraoui

Cerveaux ravagés par ( Jamal berraoui )

Dans un article sur Challenge magazine, j’ai écrit que l’Algérie cherche à monter la tension aux limites de la rupture. Je crois que j’étais optimiste. Le Premier ministre algérien vient de dépasser toutes les frontières de la bêtise dans son escalade contre le Maroc.

Il a déclaré « le Maroc finance le terrorisme, en particulier la Tunisie, par l’argent de la drogue, nous avons transmis les preuves aux responsables tunisiens ». Au passage, il accuse Rabat de « vouloir détruire la jeunesse marocaine ». Le retour à cette litanie, dans ce contexte est abject, avant d’être ridicule.

Mais il conforte un peu ma thèse, celle de la recherche de la tension à tout prix. Salaheddine Mezouar a raison quand il parle de rage. « La visite royale au Mali a provoqué la rage chez les responsables algériens ». On le voit bien, il ne s’agit plus du Sahara, mais de l’Afrique subsaharienne et du rôle reconnu du Maroc, dans la lutte contre le terrorisme. Même en Centrafrique, sans participer à la force africaine issue d’une résolution de l’union du même nom, l’armée marocaine déploiera des éléments pour défendre les bâtiments de l’ONU. Alger brille par son absence, aveuglée par ses dogmes.

Alger sait que le Maroc a marqué des points par son engagement de principe, sans faille, dans la lutte antiterroriste. Elle sait aussi que le choix sincère du développement Sud-Sud a porté ses fruits, faisant du Maroc une plateforme pour l’investissement en Afrique. De la même manière qu’en Amérique Latine, sa propagande subit des échecs successifs. L’objectif stratégique de l’Algérie c’est de couper le Maroc de ses racines africaines, d’en faire une presqu’île sans profondeur. Cet objectif s’éloigne de jour en jour. C’est la raison de la rage, dont font preuve les responsables algériens.

Par ailleurs, je reste convaincu que la situation interne joue aussi. 21 partis se sont déclarés hostiles à la reconduction de Bouteflika. Le passage en force rencontre de la résistance, c’est visible à l’œil nu.

Quant au trafic de stupéfiants, il existe, et les connexions entre réseaux sont dénoncés par le Maroc en premier lieu. Rabat n’a jamais mis en cause l’Etat algérien pour les psychotropes qui, subventionnés, se retrouvent dans nos villes. Seuls des cerveaux ravagés peuvent faire ce genre de rapprochements. Cela signifie qu’ils sont à court d’arguments. Les autorités marocaines ont eu raison de ne pas accorder d’importance à ces déclarations et d’en mépriser les auteurs, mais on peut parier que les provocations vont continuer. Alger n’a plus que la haine du Maroc pour perpétuer le pouvoir des généraux, ultime objectif d’un régime déliquescent.

 
Article précédent

Le Maroc en débat à Paris

Article suivant

Un cadre à institutionnaliser