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Ces entreprises sud-africaines qui ont déjà brisé la glace entre le Maroc et l’Afrique du Sud

Le Maroc attire de plus en plus d’acteurs économiques sud-africains, surtout les majors du secteur financier.

À commencer par l’assureur Sanlam, qui est en passe de devenir le premier actionnaire de Saham Finance (maison mère de Saham Assurance). En effet, le 10 mai dernier, le groupe sud-africain a renforcé son actionnariat au sein du tour de table de Saham Finances. Sanlam a en effet, finalisé l’acquisition de 16,6% supplémentaires du capital du groupe dirigé par Moulay Hafid Elalamy. Une opération à 329 millions de dollars, indiquant une valorisation totale de la filiale de Saham à près de 2 milliards de dollars. Cette nouvelle acquisition dans le capital de Saham Finances s’ajoute aux 30% qui étaient déjà détenus par Sanlam, pour atteindre 46,6% du tour de table. Ce qui conforte la minorité de blocage de l’assureur Sud-africain.  Les fonds d’investissement sud-africains  ont également commencé à jeter leur dévolu sur le Maroc. C’est ainsi que le gestionnaire d’actifs Investec a ouvert  le bal de ses investissements au Maghreb avec une première prise de taille…qui n’est autre que le leader marocain privé du transport de marchandises, SJL Maghreb, qui revendique un chiffre d’affaires dépassant le milliard de dirhams.   Aussi, après être resté près de quatre ans dans le giron de deux autres fonds d’investissement, en l’occurrence Afric Invest et Mediterrania Capital Partners, cet acteur basé à Tanger qui dispose d’un parc de plusieurs centaines de camions et compte plusieurs clients prestigieux dont le groupe Renault Maroc, a changé de main en début d’année, encore une fois, pour devenir une des premières sociétés du portefeuille de Investec Africa Private Equity Fund 2, le dernier né des véhicules d’investissement gérés par Investec et dédiés à l’Afrique. Rappelons que le groupe Investec compte 118 milliards de dollars d’actifs sous gestion dont environ 40 milliards en Afrique. Parmi ses investissements figurent des prises de participation dans le gestionnaire panafricain de tours télécoms IHS (aux côtés du capital-investisseur panafricain Emerging Capital Partners), le producteur de gaz nigérian Seven Energy, le groupe de communication et de publicité angolais Big Media et le fournisseur d’électricité ougandais Umeme.

Le fonds d’investissement immobilier sud-africain Delta International Property Holdings Limited, qui a acquis 100% du centre commercial AnfaPlace Shopping Center en 2014 auprès du développeur espagnol Inveravante pour un peu plus d’un milliard de DH, lui, voit depuis plus grand depuis son installation dans le royaume. Séduit par la dynamique de l’économie marocaine et la stabilité politique, Delta Mara nourrit de grandes ambitions. D’abord, le fonds décide d’injecter plus de 200 millions de DH (23 millions de dollars) dans la restructuration du centre commercial AnfaPlace Shopping Center qu’il a racheté. L’objectif est d’améliorer l’attractivité du centre commercial et surtout d’adapter son offre aux nouvelles exigences de la clientèle. Ainsi, sur le plan architectural, les travaux de réaménagement ont commencé il y a quelques semaines et vont durer 14 mois. Et Delta Mara ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Le fonds vise également des investissements dans l’industrie. « L’industrie marocaine présente des opportunités très intéressantes pour nous. Nous voulons investir dans l’immobilier industriel. Le Maroc est un marché développé qui répond à nos attentes », souligne Bronwyn Anne Corbett, CEO de Delta Mara. La directrice générale du fonds d’investissement explique que son équipe cible des acquisitions à Marrakech dans l’hôtellerie notamment. « À Tanger, nous visons plus des projets dans le secteur industriel. Nous ne pouvons pas développer des projets dans le secteur du retail là-bas parce que, contrairement à Casablanca, la taille de la population dans cette ville ne peut pas tout absorber, d’autant plus qu’il y a déjà d’autres grands centres commerciaux qui opèrent déjà », détaille-t-elle. Notons que le fonds mise 100 millions de dollars pour ses acquisitions. Une enveloppe qui pourrait bien augmenter selon l’évolution de son business dans le Royaume. Pour rappel, Delta Mara est le plus grand fonds immobilier panafricain spécialisé coté à la Bourse de Johannesburg et à celle de l’Ile Maurice. Il gère plus de 480 millions de dollars d’actifs, dont un important portefeuille en Tanzanie, en Ouganda, au Mozambique, au Nigéria, etc.

Autre institutionnel sud-africain qui s’intéresse au Maroc, le groupe de gestion d’actifs Vantage Capital qui gère plusieurs fonds d’investissement intervenant notamment, avec des instruments de financement hybrides. Vantage Capital, qui a levé un fonds entièrement dédié à ses activités africaines en dehors de l’Afrique du Sud, fait du Maroc un de ses marchés prioritaires pour ses interventions en prêt mezzanine libellés en dollars ou en euros. Doté de 120 millions de dollars, dont la moitié a été apportée par des institutionnels européens qui connaissent bien le Maroc, telles la Banque européenne d’investissement (BEI) et la banque allemande DEG, ce véhicule cible principalement les grosses PME exportatrices qui ont des besoins de financement, que les banques locales ne peuvent pas financer (fautes de garanties additionnelles, taux d’endettement déjà élevés…) et qui peuvent se permettre de s’endetter en devises (sans courir un risque de changes élevé).

Aujourd’hui, il faut dire que même les PME issues de la première puissance économique africaine sont attirées par le Royaume. Aussi, le groupe EBS Advisory, spécialisé dans les audits environnementaux et sociaux et l’accompagnement dans la mise en place des meilleures pratiques dites ESG (pour les dimensions Environnementales, Sociales et de Gouvernance), vient-il d’ouvrir un bureau à Casablanca pour couvrir à partir de celui-ci l’Afrique du Nord. Rappelons qu’EBS Advisory a déjà accompagné près d’un millier de projets à travers l’Afrique où le groupe compte déjà plusieurs bureaux en dehors de l’Afrique du Sud et notamment à Accra (Ghana), Lagos (Nigéria), Hararé (Zimbabwe), Nairobi (Kenya), Luanda (Angola) et Lusaka (Zambie).

C’est dire qu’il faudra s’attendre à un rush des entreprises sud-africaines qui voudraient s’attaquer aux marchés nord-africain et ouest-africain comme c’est le cas de l’entreprise sud-africaine spécialisée dans les services numériques en Afrique, EOH, qui a reçu en juillet dernier le statut Casablanca Finance City (CFC) à travers sa filiale Conso’System Africa, qui vise un positionnement sur tous les pays d’Afrique francophone, aussi bien dans le secteur privé que public. EOH, présent à travers plus de 60 pays dont 40 en Afrique compte plus de 13 000 collaborateurs, opère dans le conseil et l’outsourcing technologique. Cotée à la bourse de Johannesburg depuis 1998, EOH connaît depuis sa création un taux de croissance moyen annuel de 45%. Conso’System Africa, partenaire du spécialiste des progiciels SAP, a été créée en 2008 par ses actionnaires fondateurs et gérants Jalil Boubker Benjelloun et Salim Chaoui Roqi. Elle a accompagné plusieurs groupes marocains dans le déploiement des solutions SAP dédiées aux reporting et la gestion de la performance, dans l’objectif de faciliter le pilotage du business pour le top Management et les directions financières : SNI, Saham, Managem, Maroc Telecom, Attijariwafa bank, BMCE Bank of Africa, Société Générale et Ciments de l’Atlas. 

 
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