Blog de Jamal Berraoui

C’est du mépris ( Par Jamal Berraoui )

Je vous livre un scoop : le gouvernement ne sera pas constitué aujourd’hui. Je le sais parce que j’ai pris connaissance d’autres activités Royales, Sa Majesté inaugurant le Salon du cheval à El Jadida, sinon il n’y a aucune autre information. Benkirane et ses alliés ont choisi le silence et s’y tiennent. Le gouvernement est minoritaire, quatre ministres sont démissionnaires, un cinquième n’a plus de parti, cela dure depuis trois mois, mais ils n’ont aucune information à nous livrer.

Abdelilah Benkirane nous avait promis la transparence absolue, le respect du droit à l’information. Même cette promesse, peu coûteuse, il ne la tient pas. Devant les cadres de son parti, Nabyl Ben Abdellah a reconnu que cela durait depuis trop longtemps, que c’est une situation malsaine.

Nous autres citoyens, nous ne pouvons que constater qu’il y a un vrai mépris dans l’attitude du Chef du gouvernement. Il fait campagne pour une élection partielle à perpète les bains, y joue les énième round de son pugilat avec Chabat, mais ne pipe pas mot sur la situation de l’exécutif qu’il dirige.

La réponse à cette question est invariable chez les cadors du PJD : il n’y a pas de problème, le gouvernement fonctionne. Justement, c’est ce qui est inquiétant. Les ministres démissionnaires participent à des prises de décision qui dépassent les affaires courantes, alors que leur parti est dans l’opposition. Les alliés qui sont restés fidèles, le MP et le PPS, ont dénoncé la dernière augmentation des prix des hydrocarbures, comme une décision unilatérale. Boulif et Khalfi sont en guerre déclarée. Si c’est cela qu’ils appellent un gouvernement qui fonctionne, il faut se préparer au pire.

L’opposition refuse d’assumer ses responsabilités et de déposer une motion de censure. Elle a les motifs et l’occasion de le faire, puisque l’exécutif est officiellement minoritaire. Mais elle ne le fait pas par peur des élections anticipées. Son raisonnement ne lui fait pas honneur. Elle compte poursuivre le harcèlement de l’exécutif pour affaiblir électoralement le PJD, au mépris des intérêts de la Nation.

Car un gouvernement cela gère un pays, ce n’est pas uniquement des hommes en costume-cravates. Et justement, l’acte le plus important, la Loi de Finances est prévue pour le 21 octobre. C’est la date retenue par la Constitution, mais cela ne garantit rien. Benkirane a une lecture très élastique de la Constitution, la preuve c’est qu’il n’évoque même pas les lois organiques nécessaires à son application. Après, ils ont quand même l’indécence de se battre comme des chiffonniers pour un siège au Parlement. Les électeurs eux, ne se posent pas la question pour qui voter, mais pourquoi voter ? Ils ne risquent pas de se tromper en restant chez eux.

 
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