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Chaabi-Golden Tulip Farah ou les dessous d’un deal

Le groupe Chaâbi a décidé de déléguer la gestion de son parc hôtelier à Golden Tulip Maroc, pour se consacrer entièrement au développement. Objectif, atteindre 50 hôtels d’ici 2025.


A
près douze ans dans le secteur  de l’hôtellerie durant lesquelles ils ont ouvert dix hôtels dont sept à Marrakech, le groupe Chaâbi détenteur de la chaine Ryad Mogador Hôtels veut passer à la vitesse  supérieure. Sa vision est toute simple, déléguer la gestion de son parc hôtelier à un professionnel et se libérer pour son métier de base qu’est le développement.  C’est ainsi, que cette vision s’est concrétisée par la signature d’un partenariat de «gestion pour compte» avec le groupe Golden Tulip Maroc.

Sept opérateurs consultés

 Le choix ne s’est pas porté du premier coup sur le groupe dirigé par Rochdi El Bouab. «La taille de nos hôtels intéresse beaucoup de gens. C’est ainsi que  nous avons consulté plus de sept groupes internationaux de tailles différentes avant que notre choix ne porte sur Golden Tulip», confie Omar Chaâbi. Des négociations ont duré plusieurs mois avant la concrétisation  de ce deal. Un deal qui permet aujourd’hui à golden Tulip de se vanter d’être le premier groupe international au Maroc avec plus de 6200 chambres  et 12900 lits. Qu’est-ce qui a orienté la décision du groupe Chaâbi ? «Le choix s’est porté sur Golden Tulip pour une raison très simple, c’est la seule chaine internationale qui a su réussir au Maroc parce qu’elle a compris que le marocain se gère avec le coeur pas avec la tête !» explique Omar Chaâbi, vice président du Groupe Ynna Holding.
C’est donc la conception 
des ressources humaines dans la stratégie de Golden Tulip Maroc qui a été décisive. Sur ce point, Rochdi El Bouab explique « qu’aucun changement de staff n’est prévu.  Nous travaillerons avec les équipes en place, ce qui ne nous empêche pas de mettre en place des programmes de formation». Pas de licenciement en vue. Voilà qui est dit !

Les dessous du deal 

Le contrat liant les deux parties est d’une durée de huit ans extensible à treize ou dix huit. Il ne concerne que les dix hôtels opérationnels et les deux encore en  construction au niveau de la capitale économique. Pour information, les travaux de ces deux hôtels 4 et 5 étoiles ont repris depuis quelques temps et se sont accélérés, pour une livraison prévisionnelle au mois septembre. Tout autre hôtel développé par le groupe Chaâbi au delà de ces douze hôtels n’est pas concerné pas ce contrat et fera l’objet d’une renégociation.  A ce titre, la chaine Ryad Mogador Hôtels  a de grandes ambitions puisqu’elle prévoit d’atteindre une cinquantaine d’hôtels d’ici 2025 dans le cadre d’un plan de développement national et international.  

Puisque le groupe étudie les opportunités d’investissement dans des pays comme l’Algérie, la Tunisie ou encore les Emirats Arabes Unis. Dans ce développement, le  groupe peut être accompagné par Golden Tulip ou d’autres gestionnaires. Autrement dit, il faut que Golden Tulip fasse ses preuves avant de gagner totalement  la confiance du groupe Chaâbi. Et pour cela, il a vraiment du pain sur la planche. Le premier chantier est celui du reclassement des hôtels. «Un contrôle technique a été fait pour tous les hôtels, qui nous  permet aujourd’hui de mettre en place un programme de rénovation des hôtels», explique Rochdi El Bouab. Et d’ajouter, «Il y aura un repositionnement où chaque  hôtel aura sa place. Certains vont monter ou baisser en termes de positionnement». Ce n’est qu’à partir du moment où le reclassement sera fait et le programme  de rénovation achevé, que Golden Tulip entamera la vitesse de croisière pour mener la chaine Ryad Mogador Hotels à atteindre les objectifs escomptés. «2013 sera donc une année transitoire, et ce n’est  qu’en 2014 normalement où l’on sera sur le bon chemin», lâche El Bouab. Autre nouveauté qu’apporte ce contrat, le changement de nom de l’enseigne. 

Mais  contrairement à ce que tout le monde pense, le nom de Ryad Modagor ne sera pas totalement tronqué par celui de la chaine internationale, puisque les deux  partenaires ont opté pour du Co-branding. «On va profiter de la notoriété de Mogador pour aller de l’avant», explique Rochdi El Bouab. Désormais, le nom Mogador sera accompagné par la mention  «by Golden Tulip », capitalisant ainsi sur les atouts des deux chaines hôtelières. «Parlons argent !» Vous l’aurez compris, Ynna Holding veut passer à une étape supérieure et  permettre à ses hôtels de profiter «d’une visibilité à l’international, ainsi que d’un accompagnement et d’une gestion aux normes internationales», comme expliqué  par Miloud Chaâbi, président de Ynna Holding. Mais que gagne concrètement Golden Tulip ? «C’est un contrat de gestion pour compte classique qui donne au gestionnaire droit à un pourcentage du chiffre d’affaires, un pourcentage du RBE qui est le GPO dans le domaine de l’hôtellerie et un pourcentage sur les réservations», explique  Omar Chaâbi. Le détail de ces pourcentages ne nous sera pas révélé pour cause de confidentialité. ■

 
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