Écologie

Comme si de rien n’était

Le monde a vécu au cours des deux dernières années une crise sanitaire inédite. Celle-ci a eu des impacts multiples, dans presque tous les domaines. Et pourtant, aujourd’hui, le monde ne semble guère avoir tiré des leçons.

Les avions, à nouveau, sillonnent le ciel. Les activités économiques reprennent. Les chaines de production grippées se remettent en marche. La consommation des énergies fossiles reprend son rythme et même dépasse le niveau atteint avant la crise, en 2019. Le comportement des gens, en matière de consommation, n’a guère changé. Le mot « croissance » reprend le dessus. Tous les Etats, toutes les organisations internationales, entreprises multinationales (…) reviennent à leurs vieilles habitudes.

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Les instruments classiques de mesure des activités économiques sont les mêmes : taux de croissance mesuré en points du PIB, taux de rendement, taux de profit (…). L’évaluation des impacts environnementaux de ces activités demeure une approche rare/marginale, non obligatoire. La guerre en Europe de l’Est déclenchée au mois de février a certes relativement perturbé cette « reprise économique ». Elle a surtout rappelé qu’aucune région au monde n’est épargnée du risque de la violence armée. Pendant ce temps, des forêts disparaissent, la désertification avance, le niveau des océans monte, la température augmente, les catastrophes « naturelles » deviennent plus fréquentes. Les populations victimes vivent surtout dans les régions qui ne contribuent pas à la pollution. Le développement humain et durable demeure à l’état de projet. Il est même souvent contourné et vidé de sa substance, pour être réduit à une approche caritative de lutte contre la pauvreté.

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La raréfaction de l’eau potable touche des régions et des populations de plus en plus nombreuses. Si, pendant la préhistoire, la « guerre du feu » a été le point de départ des découvertes et des transformations qui ont profondément bouleversé la planète Terre, la « guerre de l’eau » qui s’annonce, risque d’être le prélude annonciateur du « début de la fin ». C’est la source de toute vie qui est ainsi menacée. Déjà, les conditions d’émergence de nouveaux conflits germent. Et la cécité quasi-absolue domine aux niveaux local, régional et global. Une minorité consciente, mais impuissante, observe cette réalité, et souffre. Des centaines de rapports ont été produits pour tirer la sonnette d’alarme et pour agir. La crise sanitaire mondiale due au Covid-19, a peut-être été le dernier ultimatum, le dernier cri de désespoir de la nature pour que l’être humain ouvre ses yeux, son cœur et son esprit, et décide de rompre radicalement avec un mode de vie destructif pour l’ensemble de la planète, y compris l’espèce humaine. Cette crise risque aujourd’hui d’être vite oubliée, pour être certainement rappelée un peu plus tard, quand ce sera trop tard.

 
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