EconomieHydrocarbures

Comment relancer la production de la Samir

Dans l’attente d’une solution définitive, la Samir tente tant bien que mal de relancer l’activité de raffinage. De sources proches de la compagnie, le syndic nommé par le tribunal suite au jugement de liquidation judiciaire, se prépare à relancer la production avec comme objectif 200 000 barils par jour (bpj). Selon l’agence Reuters, la Samir entend traiter la cargaison d’un pétrolier, (120.000 tonnes de brut), coincé au port de Mohammedia depuis août dernier, date de l’arrêt de la production de la Samir. «Le syndic a tenté d’obtenir les autorisations nécessaires pour le laisser accoster. Néanmoins, la capacité dudit pétrolier durera à peine 5 à 6 jours », précise la même source. Autre alternative, la Samir vient de lancer un appel d’offres pour acheter 8 millions de barils de barils de pétrole brut de Kirkouk pour une livraison entre avril-juin. Selon Reuters, qui cite une correspondance entre le raffineur et ses fournisseurs, le raffineur national souhaite, conclure un contrat de 3 mois avec un seul fournisseur avec une possibilité de reconduction pour la même durée. L’offre sera ainsi close le 30 mars à 10 H et la livraison des cargaisons devra se faire au port de Mohammedia.

Le Maroc consomme près de 300.000 barils par jour

Comme c’est la seule raffinerie du Maroc, la fermeture de la Samir rendrait le pays entièrement tributaire des importations. Chose qui ne risque pas d’arriver, à en croire Abdelatif Jouahri Wali Bank Al Maghrib. Dans une récente sortie médiatique, Jouahri a affirmé que la liquidation judiciaire de la Samir « ne veut en aucun cas dire fermeture de la raffinerie ». D’après lui « après la liquidation judiciaire de la Samir, il y aurait peut-être un autre preneur, Etat ou entreprise ».

Cependant, le Maroc a-t-il réellement besoin d’une raffinerie de pétrole ? Interrogé sur la question,  Mohamed Raihani, Directeur Général de Vivo Energy Maroc, un des opérateurs du secteur des hydrocarbures dans le royaume rassure et donne son avis. Selon Raihani, depuis que la Samir a cessé sa production en août dernier, il n’y a pas eu de rupture d’approvisionnement dans les stations et ce partout au Maroc. Au contraire, les opérateurs se sont engagés sérieusement notamment vis à vis du ministère de l’Energie pour assurer la continuité de l’approvisionnement. Il avance que la position géographique du royaume aide beaucoup dans ce sens notamment avec deux faces maritimes et sa proximité de la mer Méditerranée. Une donne qui permet aux opérateurs locaux, de passer des commandes et d’être livrés entre 4 à 6 jours maximum. D’autant plus, actuellement, au niveau mondial l’approvisionnement (l’offre) du pétrole dépasse largement la demande. Sur le court terme, à priori,  il n’y a pas de craintes. Toujours-t-il que la situation actuelle ne change pas. Selon les données de la US Energy Information Administration, le Maroc consomme un peu moins de 300.000 barils par jour soit la cinquième plus forte consommation de l’or noir en Afrique.

 

 

 
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