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Conseil de la Jeunesse : le projet de loi traîne toujours au Parlement

Prévue par la Constitution de 2011, le Conseil Consultatif de la Jeunesse et de l’Action Associative (CCAA) ne sera probablement pas créé durant ce mandat parlementaire qui touche à sa fin. Durant cinq ans, notre pays a ainsi raté une occasion de créer un cadre où peuvent être discutées et élaborées  des politiques publiques en faveur des jeunes. Cela montre le peu d’intérêt que l’actuel gouvernement accorde  à ce secteur. Durant les cinq ans écoulés, aucune initiative majeure en faveur des jeunes n’a été annoncée et mise en œuvre. Dans un pays peuplé majoritairement par les jeunes, cette carence a de quoi surprendre. Durant ce temps, le Département Ministériel en charge de la Jeunesse a été fortement secoué par l’affaire de la « querrata » liée au match raté de la coupe du monde des clubs et qui a conduit à la démission du ministre Ouzzine, entraînant dans son sillage la démission du Secrétaire Général du Ministère et de son Directeur des ressources humaines. Quand le Ministre Sekkouri fut tardivement nommé, il trouve un Ministère complètement décapité. Il a eu juste le temps de colmater  quelquems brèches. Du coup aucune politique publique en faveur des jeunes n’a été lancée et beaucoup d’observateurs attachaient leurs espoirs au projet de loi portant création du CCAA. Or, ce projet n’est arrivé au Parlement que très tardivement. La Commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants n’a commencé l’examen détaillé de ce  projet de loi que le 9 août. Et dès l’ouverture des débats, le projet de loi s’est attiré les critiques  de tous les représentants des groupes parlementaires. Elaboré par le ministère de la Jeunesse, le contenu du  projet a été considéré par certains comme insuffisant, faible voire comme une coquille vide.  Les détracteurs du texte ont relevé plusieurs points faibles dans le texte notamment ceux qui se rapportent à sa composition,  à ses compétences et aux prérogatives des antennes régionales. Au sein de la Commission parlementaire, le débat s’est d’abord porté sur le problème épineux de la représentativité de la jeunesse partisane, une question qui divise le secteur de la jeunesse. En effet, la jeunesse des partis veut absolument être représentée au sein du Conseil, tandis que les jeunes sans affiliation politique refusent catégoriquent cette proposition.  L’autre question qui divise les députés toute tendance confondue, a trait à la représentativité du Conseil au niveau régional. Sur ce volet,  le gouvernement est catégorique : la création  d’antennes régionales est exclue et ce pour ne pas interférer avec les prérogatives des régions puisque la loi organique prévoit la mise  en place au sein des Conseils régionaux de deux commissions en charge de la jeunesse et de l’action associative.

Visiblement le projet de loi déposé tardivement au Parlement n’a pas fait l’objet ni de débats nationaux ni de concertations préalables entre tous les intervenants dans le secteur de la jeunesse. C’est pourquoi  les membres de la Commission parlementaire des secteurs sociaux ont convenu de créer une commission technique regroupant les représentants de tous les groupes parlementaires dans l’espoir d’arriver  à un consensus autour de ce texte. Celle-ci devra tenir sa première réunion le 29 août, c’est-à-dire à la veille du lancement de la compagne électorale.Tout porte à croire que ce projet de loi ne sera pas adopté. Encore une réforme structurelle renvoyée aux calendes grecques.

 
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