Gouvernance

Conseil du Développement et de la Solidarité : 10 ans déjà

Le Conseil du Développement et de la Solidarité (CDS), think tank présidé par Mohammed Benamour, vient de tenir son Assemblée Générale. Une occasion pour faire le bilan de ses 10 années d’existence et de sa contribution dense et variée aux débats sur des sujets d’intérêts économiques et sociaux.  

Que de chemin parcouru pour le Conseil du Développement et de la Solidarité (CDS). Le think tank, présidé par Mohammed Benamour, a, en effet, saisi l’occasion de la tenue de son Assemblée générale pour faire le bilan de ses dix ans. Créée le 27 juillet 2009, pour accompagner le développement économique et social du Royaume, cette instance consultative qui regroupe un aréopage de personnalités ayant le sens de l’engagement citoyen et de la solidarité et émanant du monde des affaires, de professions libérales, de milieux associatif, politique, culturel, universitaire ainsi que certaines personnalités étrangères prestigieuses, a beaucoup contribué durant une décennie à alimenter les décideurs en réflexions.

Il faut dire que le CDS constitue un laboratoire d’idées et de propositions ayant comme devise : «Une intelligence collective pour une dynamique gagnante». Très actif, il compte plusieurs ateliers de réflexion se proposant d’identifier les enjeux, analyser les réformes en chantier, débattre des feuilles de route, proposer des mesures opérationnelles assurant la convergence des efforts publics et privés, sans pour autant oublier cette volonté affichée «d’adaptation à un environnement international en perpétuelle mutation» et qui est depuis deux ans une sorte de défi auquel l’économie marocaine est confrontée.

Parmi ces axes de réflexions, on peut citer la séance consacrée au problème du préscolaire et aux voies et moyens pour renforcer la dimension éducative essentielle à cet âge. De même que d’autres sessions ont été consacrées à différents sujets comme la «ville nouvelle et les vies nouvelles», l’environnement, la crise économique et sociale en relation avec le «Printemps Arabe» qui a secoué les pays de la région entre 2011 et 2012, l’emploi et le chômage, la politique sociale, l’habitat et autres problématiques. Dans le cadre de la réflexion menée sur la place du Maroc dans le monde, et son ancrage à l’international, le think tank a organisé en janvier 2012 avec une pléiade d’experts, de responsables politiques, patrons de grandes entreprises d’Afrique et d’Europe, un forum international consacré aux «Enjeux d’une intégration régionale africaine». Et, tout récemment encore, en avril 2018, le CDS organisait à Rabat le Symposium International du Tourisme, considéré par plusieurs opérateurs comme de véritables Assises du tourisme.

Initiateur de la Vision 2010 du tourisme, cet ancien président de la Fédération du tourisme au sein de la CGEM, également PDG du groupe Palaces & Traditions (KTI-KTH), Mohammed Benamour connait bien ce secteur érigé au rang de priorité nationale. Ainsi, comme pour la Vision 2010 du Tourisme, ce symposium a eu beaucoup de mérite car il avait réussi à fédérer, pour réflexion, des personnalités publiques et civiles d’horizons divers, nationales et étrangères, réunies autour de la même cause : comment rendre le tourisme rentable, profitable à tous et durable. Pour faire le tour de la question, pas moins de 5 panels ont été montés rassemblant des acteurs et professionnels de bonne volonté.

L’intérêt des actes du symposium et l’actualité impérieuse de celui-ci, constituent toujours des pistes de réflexion pour donner au tourisme marocain le coup d’accélérateur qu’il faut.

Selon le président du CDS, le secteur du Tourisme, s’il était repositionné comme un secteur stratégique, il pourrait apporter par la diversité des métiers qu’il propose, des réponses en termes d’apprentissage et d’acquisition de compétences pour les jeunes et ce, dans différentes régions. Ce secteur, qui a été délaissé ces dernières années, devra contribuer également à une meilleure politique de l’aménagement du territoire et à la réussite du plan de régionalisation en suscitant la naissance d’écosystèmes industriels. C’est pourquoi d’ailleurs, les membres du CDS ont ouvert depuis cette rencontre de Rabat le débat sur ce secteur clé de l’économie marocaine. Cette dernière décennie, stratégies, rapports, études, évaluations, analyse des politiques de promotion, propositions se sont succédé. Ils ont valorisé des succès, mais aussi souligné les défaillances et retards en termes de réalisations.

Pour Benamour, la liste des dysfonctionnements est révélatrice d’une gouvernance particulièrement éclatée entre de nombreuses instances de concertation et de décision, de chevauchement des programmes, parfois des visions et des périmètres. Les organismes et outils sont multiples, mais la mutualisation des moyens et des énergies n’est pas au rendez-vous. En découle, dit-il, un manque de lisibilité et de visibilité de la politique publique du secteur qui constitue un frein à l’investissement.

 
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