ConjonctureLes chroniques de Jamal Berraoui

Coronavirus : le Maroc peut en sortir plus fort

Le gouvernement s’est, enfin, mis d’accord sur les procédures d’aide aux familles. Mustapha Khalfi, ex-ministre, les chiffre à 4 millions, cela fait donc 4 milliards de DH à décaisser.

L’opération étant prévue sur 3 mois, cela fera 12 milliards de DH au bas mot. C’est le prix à payer pour que le mot solidarité nationale prenne tout son sens. Ceux qui ergotent sur telle démarche ou telle autre n’ont rien compris au film. Nous ne sommes pas face à un concours Lépine de la meilleure idée pour un dispositif optimal mais face à une urgence. Et force  est de constater, que malgré quelques ratés au niveau de la communication, sur les masques ou les concours par exemple, le gouvernement assume et fait le travail. Ce n’est pas le moment de faire preuve de sectarisme, c’est même complètement idiot, parce que c’est une déperdition d’énergie inutile et même nuisible.

La société a choisi son camp, celui de la solidarité. Dans les quartiers, des jeunes se proposent pour faire les courses, désinfecter les rues, les ascenseurs, les escaliers. Des footballeurs prennent en charge des familles de leur entourage, des ONG unissent leurs efforts pour en faire de même. Des praticiens ont mis en place une plateforme pour répondre aux angoisses, car le risque c’est que le confinement aboutisse à des milliers de dépressions. C’est une société unie et solidaire qui se révèle. Et nous aurons besoin de cet état d’esprit à la sortie de la crise.

L’Economie sera par terre, c’est une certitude. Nous perdrons des centaines de milliers d’emplois et il n’est plus question de croire que les recettes du FMI nous sortirons de la naissance.

C’est une crise sanitaire qui nous oblige à réinventer notre modèle de développement. Nous devons faire un virage à 180 degrés, nous le savons tous. Décréter une politique d’austérité est suicidaire pour la stabilité du pays et inefficace même à terme.

Ces débats là il faudra les avoir même s’ils sont clivants. Pour le moment, savourons l’élan solidaire de la société et ce patriotisme réel, d’une grande majorité de notre jeunesse.

Toutes les initiatives allant dans ce sens, doivent être saluées. Il n’y a toujours pas de remède contre le virus, mais il y en a un contre l’angoisse il s’appelle l’espoir. Il y aura des jours meilleurs, c’est une conviction à partager parce qu’elle agit comme un vaccin.

 
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