Les chroniques de Jamal BerraouiPandémie

Coronavirus : Un impact économique et social

Il ne faut pas se leurrer, il nous faut prévoir de lourdes pertes économiques et atténuer des effets sociaux qui peuvent être catastrophiques. 

L’économie mondiale se prépare à la récession, la nôtre n’y échappera pas, même si la crise sanitaire reste «sous contrôle». La fermeture des frontières, le confinement des personnes, mettent en danger des pans de l’économie. Les pertes de la RAM, par exemple, vont être colossales et il faudra, après la crise, remédier à sa situation financière.

Le plus grave cependant, c’est l’impact social de cette crise. Des millions de Marocains n’ont pas un statut de salarié qui, lui-même, n’assure pas un revenu en cas de faillite. Ces millions de Marocains, en cas de confinement général, perdraient tout revenu. Or, il faut accepter que le confinement se profile déjà, que c’est la prochaine étape, qu’il sera déclaré dès le constat de l’accélération de la courbe.

Un fonds de solidarité nationale

Les autorités se préparent déjà à soutenir les entreprises, par divers moyens, à la fois au niveau des charges sociales, mais aussi fiscalement. Malheureusement, il faudra faire beaucoup plus. C’est ce qui enlève tout sens à la Loi de finances en cours et impose une Loi de finances rectificative.

Mais en matière sociale, la facture risque d’être aussi importante. Ceux qui perdront tout revenu sont des millions. On ne peut pas leur réclamer de la discipline dans l’application des mesures sanitaires, sans leur assurer l’essentiel. Les journaliers, ceux qui travaillent à la pièce, les vendeurs ambulants, les serveurs, les préposés au gommage dans les bains, les artisans et bien d’autres métiers seront dans une situation miséreuse. 

Il faudra les aider et pour ce, il faut trouver les fonds et les mécanismes et vite. Un fonds de solidarité nationale s’impose. Un compte doit être ouvert pour permettre à tous les Marocains qui en ont les moyens d’aider. C’est essentiel, à la fois matériellement et symboliquement.

Matériellement, parce que même la planche à billets ne peut être utilisée de manière infinie, les conséquences futures risquant d’être funestes, en particulier en termes d’inflation.

Symboliquement, parce que les nations se révèlent dans les pires moments de leur existence et qu’il est important de pallier par la solidarité à tout risque de ravage social, porteur de germes de haine, de frustrations rarement utiles à la construction nationale. Ce fonds doit être mis en place. Pour les mécanismes, il faut être réaliste. Seule l’administration territoriale est en mesure d’assurer le fonctionnement d’un tel dispositif. Elle a déjà entre les mains le recensement fait pour établir la carte de la pauvreté. L’aide directe s’impose par la force des choses.

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