Enseignement

Cours à distance : les portails les plus populaires du Web

Internet a fait la «révolution». Dans le commerce, les télécommunications et même dans la société. Mais internet, c’est également une mine d’informations prodigieuses. On nous promet des Vahinés à chaque coin de rue, encore faut-il savoir les trouver.

Si le rêve de tout «geek» a toujours été de suivre les cours de l’Université de Stanford en Physique Quantique et des Supercordes, c’est à présent possible. Itunes U permet d’accéder à une mine de cours et de podcasts d’universités prestigieuses, depuis HEC Paris, à l’Ecole Polytechnique de Lausanne, pour suivre des cours de finances, des conférences modernes sur les thèmes d’actualité, sans réellement avoir besoin de quitter sa chambre d’étudiant.

Disons-le franchement, les Cours Massifs en ligne (MOOC) ont mis l’Université de Brown, Harvard et Shanghai à portée de clic. Voici les quelques meilleurs cours en ligne disponibles.

Universtié-Cadi-AyyadUne Université marocaine connectée
Francophones, ceci est pour vous. L’Universtié Cadi Ayyad met les cours de son université en ligne depuis quelques années. On peut suivre les cours de première année en sciences, en économie, avec ou sans inscription à la Fac. Pour ceux qui cherchent à développer leurs connaissances, ou simplement préparer leurs cours depuis Casablanca, ceci est un must.

9rayti-comLycéens et bacheliers d’abord
9rayti.com est un MOOC, mais pas n’importe lequel. La plateforme est destinée aux lycéens, bacheliers et étudiants marocains. Là encore, «manbitat al ahrar» puisqu’il s’agit d’un MOOC 100% marocain, et qui suit le programme de l’éducation nationale. Pour ce qui est du business modèle derrière, il s’agit de fournir les cours et les connaissances de bases aux jeunes, afin de lutter contre l’échec scolaire. Dans un sens, c’est la base de données de connaissances de base dans le Royaume.

L’Université française dans sa chambre
FUN est sans doute l’innovation qu’on a tant annoncée dans nos colonnes en 2013. Aujourd’hui, le train est sur les rails. FUN est un agrégat de cours magistraux des établissements publics français «d’élite». Un exemple s’il en faut, on peut suivre les cours de l’Ecole Nationale des Arts et Métiers en sciences de l’ingénieur, de l’Université Catholique sur des thématiques de droit «Loi de Dieu, loi des hommes», l’Ecole Centrale, les Mines, ou même l’Ecole Normale Supérieure. Ces cours sont conclus par des «crédits» pour chaque module validé.

Psycho, droit ou enseignement depuis Casa
Vous avez rêvé de devenir psychologue, mais poursuivez-vous une carrière dans la banque? Votre passion est l’informatique, mais seule la gameboy est votre partenaire de jeu? Vous auriez voulu être avocat, mais votre père vous a poussé dans l’ingénierie? L’IED est faite pour vous! L’Université Paris VIII a mis une formation en ligne, diplômante en Informatique, Psychologie, Droit et même en Sciences de l’Education.

Harvard et le MIT à portée de clic
Harvard est également en ligne. Avec son portail, EdX, la «plus grande université des USA» propose son célèbre Master de Droit, en module Micromaster. L’idée est de suivre des cours obligatoires, décrocher des certifications et se positionner. Mais l’Université, dont les «murs sont plus vieux que le pays qui les abrite», propose également des cours d’Architecture, de Design, et même de communication. Fait notable, Harvard a également mis ses cours magistraux en ligne, en plus de ses formations artistiques telles que la photographie.

Info et Universités américaines abroad
Les initiateurs du projet restent sans doute les américains: Coursera et Khan Academy en tête. On a droit à un florilège de cours, qui vont de l’informatique, aux mathématiques et aux sciences pour Khan Académie, et à des cours plus «fun», tels que «Apprendre la guitare», la «production musicale», l’ «histoire du rock» et même l’ «argumentation» et la «philosophie» sur Coursera.

La Fac européenne est sur votre écran
Vous avez rêvé d’apprendre l’Italien, le néérlandais, ou «coacher une équipe de jeunes footballeurs»? Futurelearn a un peu de tout en stock. Là encore, on a le droit à différents domaines, qui vont de l’apprentissage des langues, à l’histoire, aux sciences politiques en passant par le «Digital» et les Sciences.

Devenir «Chef» dans la cuisine de maman
Vous recherchez un métier manuel? Vous êtes un épicurien de la gastronomie française? Les Moocs de l’AFPA vous enseignent les 101 techniques de cuisine française. Pour les jeunes, savoir préparer un repas chez soi, plutôt que dépenser 150 DH pour une assiette de pâtes (véridique) ou un hamburger à la mayonnaise (sic), ce qui est de plus en plus une question de «survie en période de crise économique». Le MOOC est didactique, et permet de réussir la cuisine chez soi, avec peu de moyens. De là à en faire un business digne des «chefs» à la marocaine…

Fun et business pour professionnels et amateurs
Udemy c’est la vie! Que vous cherchiez une certification en reiki (transmission d’énergie par imposition des mains), ou à concevoir un site web pour commercialiser vos services, ou encore à apprendre la peinture ou à jouer d’un instrument de musique, Udemy propose un programme plus «léger», voire «fun» pour les apprenants passionnés, mais qui ne comptent pas faire de leur métier une pratique annexe.

Etoffez votre CV
En conclusion, les MOOC permettent de tout apprendre et même de «valoriser un CV». Les certifications sont reconnues à l’international, mais pour ce qui est du Maroc, le Royaume a encore un «train de retard». Reste que si on apprend le Chinois en ligne, personne ne pourra vous enlever de connaître la différence entre mon (cheval) et ma (mère). Pour certains, on apprend pour «ne pas mourir lentement», et la «meilleure récompense» est d’avoir gagné en savoir.

Trois questions à Abdellatif Miraoui, Président de l’Université Cadi Ayyad et de l’AUF

«Je ne crois pas à un diplôme 100% en ligne»

Abdellatif Miraoui, Président de l’Université Cadi Ayyad et de l’AUF
Abdellatif Miraoui, Président de l’Université Cadi Ayyad et de l’AUF

Challenge : Les Mooc se développent de plus en plus dans le monde. Que pensez-vous de cette tendance, puisque vous avez vous même initié un programme similaire au sein de votre Université?
Abdellatif Miraoui: C’est le sens dans lequel va le monde. Internet qui a rendu le savoir accessible à tous. Mais lorsqu’il s’agit de diplomation, je pense que ce n’est pas adapté. Le modèle de l’Université Cadi Ayyad est différent. Nous avons une licence professionnelle en Management, mais elle est en 70% MOOC, 20% présentielle. Je pense qu’il faut un minimum d’interactions avec le professeur, qu’il faut faire en sorte que l’élève apprenne les bases du «savoir être» et de la communication dans une salle de classe. Un élève qui étudie la physique, doit également faire du sport, parler en anglais et savoir se comporter, c’est essentiel, et ce n’est pas un MOOC qui va apprendre, même à un élève de langue anglaise, à prononcer correctement ou à faire les «gestes qu’il faut» dans une présentation.

C: Quels sont les dangers des MOOC selon vous?
AM: C’est une marchandisation de l’éducation. Une éducation pour les plus riches. Même au Maroc, ce qui handicape socialement les «moins aisés», c’est l’expression orale. Ils ne savent pas quand se taire, comment s’exprimer. Donc passer un MOOC revient à «acheter un diplôme», on a le papier, mais on ne sait pas si on a le savoir qui va avec. L’Université prépare un jeune à l’avenir, et j’ai du mal à imaginer que les études se fassent totalement à distance.

C: Quelle est votre vision du MOOC?
AM: Nous avons fait un MOOC «low cost», ce qui signifie que nous avons voulu diminuer le taux d’échec. Même si les élèves viennent dans l’amphithéâtre, il se peut qu’ils aient du mal à entendre le cours, à voir les formules sur le tableau, ou qu’il n’entendent pas une explication. Dans ce sens, le MOOC permet de répéter, de réécouter le cours autant de fois que nécessaire, lorsqu’on en a le temps ou à tête reposée. Un business modèle autour du MOOC pourrait-être qu’il faut s’inscrire, mais pour ce qui est d’un cours 100% en ligne, franchement, je n’y crois pas!

 
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