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Cour des comptes : OCP accueille favorablement les recommandations

La Cour des comptes a publié, ce lundi 18 mars, une synthèse de l’activité minière du groupe OCP suite à la mission de contrôle de la gestion qu’elle a effectuée au sein du groupe phosphatier.

«La Cour des comptes n’a rendu publique qu’une synthèse du rapport, en raison de « la sensibilité des aspects traités dans le cadre de cette mission et de la nature des données utilisées, dont la publication pourrait porter préjudice à la société », indique l’institution présidée par Driss Jettou.

La mission a examiné les principaux processus de l’activité minière comportant l’extraction du minerai et son traitement à travers le lavage et la flottation ainsi que les aspects relatifs à la planification et la programmation des activités minières et au traitement du phosphate. Elle a également examiné l’utilisation et la maintenance du matériel d’exploitation en plus des aspects environnementaux liés à l’activité minière.

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Toujours est-il qu’en dépit de la sensibilité du secteur dans lequel opère le géant phosphatier à savoir un domaine concurrentiel qui suppose de prime abord la protection des données concernant sa capacité productive et ses processus industriels, la Cour des comptes a relevé, tout de même, dix constats dans son document de synthèse, qui relève de trois grands volets : la planification, la maintenance et l’environnement.

Contactée par Challenge, une source proche de l’OCP, a tenu à préciser d’emblée que « le groupe accueille favorablement les recommandations de la Cours des comptes ». En effet, d’après notre source, « globalement, les orientations émises par la juridiction ont été déjà exécutées entre 2017 et 2018 ou sont en cours d’exécution ».

Outre par exemple, le traitement du phosphate pour lequel la Cour des comptes juge que la gestion des stocks à l’état actuel « fait que les laveries fonctionnent souvent en flux tendu, engendrant des risques de perturbation dans les programmes de production, la juridiction estime, également, que la programmation de l’activité minière « repose sur des moyens, des méthodes et des critères disparates se répercutant, ainsi, sur la qualité des données techniques et statistiques utilisées et limitant leur adaptation aux objectifs fixés ». « Ce qui se traduit, généralement, par des écarts significatifs entre les prévisions et les réalisations de production », relève la juridiction.

Du côté de l’OCP, ce volet a commencé à être pris en compte, il y a deux ans, avecle « Programme de transformation digitale », lancé en 2017. Cette planification englobe, selon notre source, le dispositif « Mine Planning » pour la planification multi-horizons des activités minières sur une plateforme unique pour l’ensemble des sites.

« Aujourd’hui, Mine Planning est déployé sur 2 sites et couvrira l’ensemble des sites miniers en 2019. Par exemple, les réserves de la mine de Benguerirsont modélisées sur 30 ans », souligne notre source qui précise également que le groupe phosphatier procède à la supervision et à l’optimisation du la flotte d’engins en temps réel. « Des tours de Contrôle centralisées au niveau de chaque site supervisent en temps réel 320 engins mobiles connectés (camions, bulldozers, draglines, etc.) sans compter la gestion intégrée de la supply chain de la mine au port qui permet actuellement un pilotage de bout en bout de la performance et de la qualité », confie notre source proche de l’OCP.

Autre recommandation formulée par l’Institution dirigée par Driss Jettou, la maintenance du matériel. A ce sujet, « l’OCP accuse des retards dans les chantiers déjà initiés. Ces chantiers « ont abouti à des réalisations disparates entre les différentes entités minières », relève la Cour des comptes. Mais, d’après notre source, « la digitalisation sera complétée à 100% en 2019 et que des équipes de l’OCP développent des algorithmes de prédiction des pannes utilisant l’intelligence artificielle ».

Sur le dernier volet, qui concerne enfin l’environnement, la Cour des comptes a recommandé à l’OCP de « déployer des efforts supplémentaires pour le traitement des grandes superficies exploitées et non réhabilitées ». La juridiction relève en effet la persistance du problème d’évacuation des boues issues des processus de lavage et de flottation du phosphate.

Sur la question, notre source souligne qu’un « lancement de la réhabilitation et de la plantation de 1.000 ha/an (oliviers, arganiers, caroubiers,…) » est prévu et que « cela correspond à deux fois la consommation annuelle de terrain ». L’objectif, selon elle, est de « réhabiliter et planter l’ensemble des terrains exploités depuis un siècle ».

A propos de la persistance du problème d’évacuation, notre source indique que « des essais industriels de filtration des boues de lavage seront réalisés en 2019 » dans le but, justement, « d’éliminer définitivement les digues d’épandage à partir de cette année ». « Ceci permettra de réduire notre consommation d’eau à la mine de près de 20% », renseigne-t-elle.

 
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