Covid-19

Covid-19 : ce qu’il faut savoir sur la pilule de Merck, traitement oral prometteur dont l’examen a débuté en Europe

RECHERCHE – Sur un échantillon de 775 patients, l’antiviral développé par le laboratoire Merck a permis de diviser les hospitalisations de moitié. L’Agence européenne des médicaments a annoncé ce lundi le lancement d’un examen accéléré en vue d’une autorisation dans l’UE.

Après les résultats plus qu’encourageants d’un médicament contre le Covid dévoilés début octobre par Merck, voilà que le régulateur européen saute le pas. L’Agence européenne des médicaments EMA va soumettre la pilule anti-Covid des sociétés pharmaceutiques américaines Merck et Ridgeback Bio à un « examen continu ». S’il s’avère efficace, ce nouveau médicament pourrait devenir un outil crucial dans la lutte contre le covid. Si cette pilule, appelée molnupiravir, obtient le feu vert, ce serait le premier médicament oral contre le coronavirus à être approuvé.

« Le comité des médicaments à usage humain de l’AEM a lancé un examen continu du médicament antiviral oral molnupiravir (…) développé par Merck (…) pour le traitement du Covid-19 chez les adultes », ce qui permet d’accélérer la procédure, a déclaré dans un communiqué le régulateur européen. Les antiviraux comme le molnupiravir agissent en diminuant la capacité d’un virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie.

Donné à des patients dans les quelques jours suivant un test positif, le traitement réduit par deux les risques d’hospitalisation, selon un essai clinique mené par Merck. Les résultats préliminaires d’études de laboratoire et d’études cliniques « suggèrent que le médicament peut réduire la capacité du SARS-CoV-2 (…) à se multiplier dans le corps, empêchant ainsi l’hospitalisation ou le décès chez les patients atteints du Covid-19 », a précisé l’AEM.

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Essai clinique distinct pour une utilisation à titre préventif

L’AEM évaluera la conformité du molnupiravir aux normes européennes habituelles en matière d’efficacité, de sécurité et de qualité. Un examen continu est un outil réglementaire que le régulateur européen utilise pour accélérer l’évaluation d’un médicament ou d’un vaccin prometteur lors d’une urgence de santé publique. S’il est approuvé, le molnupiravir représenterait ainsi une avancée majeure en permettant de réduire assez facilement les formes graves de la maladie.

Ce type de traitement pour traiter le Covid-19, qui peut être pris chez soi avec un verre d’eau, est recherché depuis le début de la pandémie. L’annonce de Merck aux Etats-Unis il y a deux semaines avait été saluée comme une étape majeure vers cet objectif.

Mais les experts ont averti que ce traitement ne constituait pas un remède miracle et qu’il devrait compléter les vaccins, pas les remplacer. Merck est également en train de mener un essai clinique distinct pour une seconde utilisation du traitement, à titre préventif pour les personnes ayant été en contact rapproché avec le virus pour éviter de développer la maladie.

Baisse significative des hospitalisations

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La mise au point de cette pilule pourrait donc constituer une avancée majeure dans la recherche sur le Covid. Concrètement, elle pourrait devenir le premier médicament oral efficace contre la maladie, si les résultats observés durant la phase clinique se confirment. 

Le laboratoire américain Merck a publié des données prometteuses sur l’efficacité du molnupiravir, obtenues lors de la dernière phase de ses essais cliniques, la phase 3. Sur un échantillon de 775 personnes atteintes d’une forme légère à modérée et avec au moins un facteur de risque, la pilule a réduit de moitié les hospitalisations et réduit à zéro les décès. Celle-ci a été ingérée par les patients cinq jours après l’apparition de leurs premiers symptômes. 

Dans le détail, le taux d’hospitalisation a été de 7,3% dans le groupe ayant bénéficié du médicament et de 14,1% dans celui ayant reçu le placebo. Aucun décès n’a été constaté dans le premier groupe, tandis que huit sont survenus dans le second. A priori très efficace, le molnupiravir pourrait aussi limiter considérablement les contaminations puisqu’il est composé d’antiviraux, qui empêchent le virus de se répliquer dans l’organisme. 

Mercredi dernier, la fondation Bill et Melinda Gates a annoncé un investissement de jusqu’à 120 millions de dollars pour faciliter l’accès des pays pauvres à cette pilule. L’argent investi sera notamment utilisé pour encourager la production de génériques du médicament par des entreprises, notamment indiennes, auxquelles Merck a d’ores et déjà accordé une licence. 

 
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