Finance

Crédit du Maroc est-elle la banque la plus chère ?

>> Les responsables s’en défendent. La démarche de l’étude Mazars présente un biais. Sinon, le classement serait différent. 

D

Pour innover, la banque a par exemple récemment lancé un nouveau service gratuit : le e-relevé.

ans le rapport définitif sur la concurrentiabilité dans le secteur bancaire, le cabinet Mazars, mandaté par le Conseil de la Concurrence, établit, entre autres, certaines conclusions sur le niveau de tarification de certains services qui ne plait pas forcément à tout le monde. Selon l’hypothèse retenue par le cabinet, il ressort que par exemple, sur neuf services (carnet de chèque, frais de tenue de compte, services de banque à distance, encaissement chèque…), le coût annuel supporté par un client est le plus élevé chez Crédit du Maroc. Il s’élève à 1200 dirhams contre 933 dirhams pour la BCP ou 941 dirhams pour Attijariwafa Bank. Concernant les services de banque à distance, le coût est de 396 DH chez CDM contre 180 DH chez BCP ou 240 DH chez Société Générale Maroc. Au niveau des frais de tenue de compte ou de carte bancaire, les tarifs de CDM sont aussi les plus élevés. Dans le rapport, ce genre d’écart s’explique par le positionnement de chaque banque. Et donc, « les banques mettant en avant la qualité de leurs prestations sont 10% à 30% plus chères que les banques visant des catégories de population à revenus moins élevés». Pour sa part, Crédit du Maroc, qui figure parmi ces établissements bancaires, s’en défend.  «Le Crédit du Maroc n’est pas le plus cher. Dans ce genre d’étude, une seule donnée peut influer sur le classement. A titre d’exemple, le prix de la carte Visa Classic reporté sur l’étude Mazars est un tarif sur deux ans, comparé aux tarifs annuels des cartes concurrentes. Ceci constitue un biais car il aurait fallu comparer des éléments comparables.

Cette seule correction, apportée à l’étude, change le classement et ne positionne plus le Crédit du Maroc comme étant le plus cher ». La banque, détenue majoritairement par le Crédit Agricole français, ne cherche pas forcément à cibler la « masse ». Doit-on s’attendre alors à ce que la banque fasse quand même un geste en baissant certains de ses services ? A ce sujet, ses responsables répondent par l’affirmative. « Absolument, notre objectif est de fournir à nos clients le meilleur service au juste prix. Le Crédit du Maroc révise sa politique tarifaire régulièrement, en tenant compte des évolutions du marché et de son positionnement». En tous les cas, malgré la différence de tarifs entre les banques, le citoyen lambda a toujours cette sensation qu’il y a une entente entre elles au niveau des tarifs. Un constat qui n’est pas confirmé par le cabinet Mazars dans son étude. Il affirme que les écarts à fin 2011 entre les différents acteurs ne permettent pas dans l’ensemble de conclure sur l’existence d’ententes ou de convergences sur les tarifs, à l’exception de la prestation « frais de retrait GAB confrère» pour laquelle les tarifs convergent entre opérateurs (6 dirhams). 

 
Article précédent

Sommaire Challenge #421

Article suivant

Au cœur de DerbGhallef