Microfinance

Crise du Covid-19 : Al Amana Microfinance durement touchée à fin juillet 2020

On savait que le secteur de la Microfinance traversait au Maroc une sombre période à cause des conséquences de la crise sanitaire du Covid-19. Avec les premiers chiffres qui commencent à tomber, on palpe, désormais, l’ampleur des dégâts.

En effet, Al Amana qui contrôle, à elle seule, plus de 40% de parts de marché en termes de crédits distribués par les Institutions de Microfinance (IMF) du pays, vient d’essuyer un recul quasi-généralisé de ses indicateurs à fin juillet 2020. Aussi, avec 90.523 prêts débloqués au titre des sept premiers mois de l’année en cours, l’IMF dirigée par Youssef Bencheqroun depuis 10 ans, essuie un repli de près de 30% par année glissante. Ce qui ramène la production brute sur la même période à un niveau à peine supérieur à un milliard de dirhams (contre plus de 1,4 milliard de dirhams à fin juillet 2019). Quant aux ouvertures de comptes de dépôts qui se sont établis à 7.210 opérations à fin juillet 2020, elles ont dévissé de plus de 60% au titre de la même période. Idem pour l’émission de cartes monétiques dont la chute est à l’avenant avec à peine 1.077 unités distribuées.

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Il faut dire qu’avec presque trois mois de confinement généralisé et strict, les IMF ne pouvaient que subir le pire repli de leur activité en plus de 20 ans. Quant à la détérioration de la solvabilité des clients (dont une bonne partie d’entre eux a été privée de revenus et donc de moyens de remboursement de ses crédits), elle devra se traduire imparablement par une remontée substantielle du coût du risque d’ici la fin de l’année 2020. Une mauvaise nouvelle pour un secteur qui a dû se réinventer pour surmonter la crise aigüe qui l’a frappé entre 2008 et 2012 avec un pic dangereux de sinistralité en 2010 (plus de 7%) dont n’a pas survécu un acteur comme la Fondation Zakoura pour le microcrédit. D’ailleurs, Al Amana n’a pas encore communiqué sur son PAR (Portefeuille à Risque à jours) à 30 jours reparti sans doute à la hausse alors qu’à fin 2019, elle avait réussi la prouesse de le ramener à moins de 1% et ce? pour la première fois depuis 2006. Croisons les doigts pour les autres acteurs de ce métier très sensible pour l’inclusion financière des couches les plus fragiles de la population.

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