Modèle de développement

CSNMD : le train en marche

Après s’être mis d’accord sur une méthode de travail, la Commission spéciale du nouveau modèle de développement (CSNMD), présidée par Chakib Benmoussa, a mis le train sur les rails. Le calendrier des premières consultations a été fixé.

« A tout seigneur, tout honneur ». Le premier invité à monter dans le train est le parti « majoritaire » au gouvernement, le Parti de la Justice et du Développement (PJD). Les représentants de ce dernier n’ont pas hésité à rappeler d’abord le thème relatif au « respect des valeurs sociétales inclusives et authentiques ». « Authentiques » est déjà un qualificatif pouvant être source de divergences, voire d’oppositions. Cela rappelle un peu la maladresse d’un Benkirane, juste après la nomination des membres de la Commission, mettant en doute la foi de certains membres de la CSNMD. Mais les deux autres thèmes avancés par les représentants du PJD ont permis d’atténuer le premier. Ceux-ci ont trait à la consolidation du choix démocratique et au renforcement du système de bonne gouvernance.

L’USFP a été le deuxième invité. Ce parti est au gouvernement, avec un ministre occupant le portefeuille du ministère de la Justice. Driss Lachgar, présidant la destinée de ce parti, a préféré rappeler l’histoire, depuis le gouvernement Abdellah Ibrahim, parlant ainsi, de fait, au nom de tout un mouvement actuellement éclaté en plusieurs organisations politiques. Cela voudrait dire implicitement que le « mouvement ittihadi » dispose depuis l’indépendance d’un modèle de développement que le parti a essayé de mettre en œuvre à deux reprises, vainement…

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L’Istiqlal, parti actuellement à l’opposition, n’est pas en reste. En fait, ce parti a déjà contribué à cette thématique grâce à ses économistes réunis dans « l’Alliance des économistes istiqlaliens ». C’est aussi le cas de l’USFP, à travers notamment la Fondation Abderahim Bouabid, un think tank qui lui est très proche. Ces deux derniers partis, issus du mouvement national, bien enracinés historiquement et socialement, disposent d’intellectuels bien connus pour leurs contributions aux grandes problématiques sociétales.

Le « train » de la CSNMD est en marche. Cela rappelle un peu la commission qui a œuvré et a donné naissance à la Constitution de 2011. Une Constitution dont la mise en œuvre effective de plusieurs dispositions fondamentales attend depuis presque 10 ans. C’est dire que les bonnes idées seront toujours les bienvenues. Mais le Maroc a surtout besoin d’actions urgentes et concrètes impactant positivement la vie des citoyens, rétablissant la confiance et ouvrant la voie à une dynamique de changement.

 
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