Business

CTP, l’entreprise de BTP qui ne cesse de grandir

A fin mars 2013, CTP a déjà assuré l’équivalent de tout son chiffre d’affaires de l’année précédente, soit 400 MDH. Cette performance, l’entreprise la doit à ses services clé en main. 

D

ifficile de parler du secteur de construction et travaux au Maroc sans évoquer CTP. Présente au pays, il y a à peine quatre ans, cette filiale du groupe CTP Espagne a vite fait de détrôner les pionniers du secteur. Preuve en est, depuis son implantation au Royaume en 2009, elle a livré six grands projets, et sept autres sont en cours de réalisation. En 2012, l’entreprise a détenu un carnet de commandes de 750 MDH, et a réalisé un chiffre d’affaires de 400 MDH. L’histoire de CTP remonte à 1980, quand elle se lance dans la conception et la construction de bâtiments publics ( bibliothèques, hôpitaux, écoles…). Quelques années après et plus exactement en 1986, l’Espagne adhère à la Communauté économique européenne (CEE). Cette décision politique a nécessité l’ouverture de l’économie du pays, et la modernisation de son industrie. Une aubaine que CTP n’a pas ratée. Ce spécialiste de bâtiments publics, se lance donc dans la conception et la construction d’unités industrielles, puis dans la réalisation des resorts touristiques au début des années 2000. Pour rappel, le début de la première décennie du 21ème siècle a été marqué par la forte croissance économique de l’Espagne, liée en partie à un boom de la construction dans l’immobilier touristique, dont l’arrêt brutal en 2008 a ébranlé l’ensemble des opérateurs du pays, y compris CTP. A cette époque, Mohamed Amine Bensouda s’apprêtait à quitter la Société marocaine d’ingénierie touristique (Smit), où il occupe le poste de directeur général, pour s’installer à son compte. « Parmi les premiers projets auxquels j’ai pensés, c’est la création d’un cabinet de construction et travaux en partenariat avec CTP, une entreprise que j’ai découvert lors de mon mandat à la SMIT. En effet, l’idée est venue du fait qu’il n’ y a pas d’entreprises au Maroc qui réalisent des projets de construction clé en main», explique-t-il. Convaincu du potentiel du projet, Bensouda entame les négociations avec les Espagnols. Affaire conclue. Les deux partenaires créent en 2009, la filiale marocaine (société anonyme de droit marocain) avec un capital social de 11,4 MDH. 

Le projet au forfait, c’est son arme de guerre !

Forte de l’expérience accumulée, (5 millions de m2 de superficie industrielle et plus de 10 millions de m2 de superficie résidentielle) CTP démarre ses activités dans la ville de Tanger. Dès sa première année, elle décroche deux grands contrats de conception et construction: le centre commercial Borj Fès et l’hôtel Ramada Tanger, (successivement 96 MDH et 75 MDH). Deux ans après et plus exactement en 2011, la filiale Espagnole remporte l’appel d’offres du ministère de l’Industrie du Commerce et des nouvelles technologies relatif à la réalisation du centre de formation Inmaa à Bouskoura. « Ce projet a représenté un tournant pour la vie de l’entreprise. Le fait de finaliser le centre en un temps record (4mois), nous a permis d’asseoir une bonne notoriété sur le marché marocain», développe Bensouda. Résultat des courses! Au cours de la même année, CTP décroche l’appel d’offres relatif au pôle de recherche et développement et de contrôle qualité de Berkane (115 MDH), celui relatif à un espace de plateaux bureaux de 30 m2 à Rabat pour le compte du groupe Lazrak (50 MDH). Mais surtout, elle signe un contrat avec sa filiale sœur Edonia Word, société chargée de la promotion et du développement d’Atlantic Free Zone en partenariat avec MedZ, filiale de la CDG Développement. Suite à ce contrat, CTP réalise les travaux d’aménagement et d’assainissement de AFZ, mais elle a aussi eu le privilège de construire certaines usines installées dans la zone, à savoir, Coficab, FujiKura, Hirschmann, Delfi, Lear…. Quel est le secret de la réussite de CTP au Maroc? «Au départ et grâce à notre offre de «projet au forfait», nous avons vite fait gagner la confiance des clients, notamment anglo-saxon, qui cherchent toujours une optimisation du coût et du délai de réalisation», déclare le DG de CTP. Il ajoute, «petit à petit nos services clé en main (étude, conception, construction et finalisation), ont attiré les opérateurs marocains, qui ont pris conscience de l’efficacité de ce modèle», explique-t-il, avant d’ajouter, «ces derniers temps, nous remarquons qu’il y a de plus en plus d’entreprises qui lancent des projets à «lot unique». C’est d’ailleurs le cas de l’OCP, le ministère de l’Agriculture et d’autres grands groupes privés marocains». Somme toute, ce changement des modes de réalisation des grands projets de construction ne peut qu’arranger CTP, qui ambitionne d’atteindre les 800 MDH de chiffre d’affaires dans cinq ans. 

 
Article précédent

#420

Article suivant

Voisinage: on choisit où l'on vit, pas avec qui