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D’Abidjan à Moscou : qui veut voyager loin ménage sa monture

Oublions toutes les gueules de bois qui, depuis 20 ans, nous ont plombé le crâne et l’âme ; désormais c’est tout pour le foot ou plutôt tout pour l’équipe nationale, l’équipe A, la seule, la vraie, celle appelée les Lions de l’Atlas et dont la victoire face au Gabon et la perspective d’une qualification au Mondial 2018 ont déclenché une euphorie incroyable au Maroc.

C’est vrai, on ne va pas faire la fine bouche, ni jouer les rabat-joie, la participation à une Coupe du Monde de la FIFA est un événement de taille « XXL » pour tout passionné de football, qu’il soit joueur, entraîneur, journaliste, ou bien encore (télé) spectateur, il est donc normal que tous ceux qui côtoient les choses du ballon rond en tirent de la joie et de la gloire.

Et à mesure que s’approche la date (11 novembre 2017) du match contre la Côte d’Ivoire, match que tout le Maroc voit comme « le » match qui nous donnera les clés de la Russie et de sa Coupe du Monde, la fièvre monte.
Les Marocaines et Marocains se disent qu’il était temps que le pays  retrouve sa « place naturelle » dans le gotha du ballon rond. Depuis 1970 et la Coupe du Monde mexicaine, où le Maroc a glorieusement représenté toute l’Afrique, l’on pense que notre pays ne doit rater aucun rendez-vous planétaire. Plus dur à penser qu’à réaliser, et des générations de footballeurs hyper doués n’auront jamais connu, de près ou sur le terrain, une Coupe du Monde.

Se qualifier à une Coupe du Monde est aujourd’hui à la portée de la FRMF.

Elle en est même très proche. Et d’ici le match d’Abidjan, permettons-nous alors un peu d’euphorie. Mais comme on le dit toujours, sans trop délirer tout de même. Le cœur et la tête à Abidjan mais les pieds sur terre. Parce qu’en matière de délire, ce qu’on entend sur les voyages qui seraient organisés pour les supporters désirant se rendre en Côte d’Ivoire, dépasse parfois l’entendement. Et là, je laisserai volontiers la parole à un fan des Lions de l’Atlas qui a choisi de garder l’anonymat et qui le week-end dernier dans les colonnes de notre confrère « Le Matin du Sahara » a, dans une lettre pleine de bon sens,  dit tout ce qu’il fallait penser de ce voyage. Extraits : « Ne pensons pas qu’au voyage, à part ce billet d’avion que l’on veut offrir à des prix moindres que le tarif officiel (10.000 DH tout de même) il y a tous les autres aspects liés à un voyage de groupe (3000 personnes) dans un pays étranger. Cela nécessite un accompagnement par des agents ultra qualifiés. Autre question: la RAM peut-elle mobiliser plus de la moitié de sa flotte pour un tel événement ? Le personnel d’encadrement pour une telle masse de voyageurs existe-t-il pour cette circonstance spécifique ? Ne parlons pas de la logistique sur place où il faudrait mobiliser environ 70 autocars. Ce ne sera pas aisé, voire impossible de le faire à Abidjan.

Quant à l’hébergement sur place, les hôtels seront dans la difficulté d’accueillir tout le monde. Et on écarte le logement chez l’habitant, car il comporte certains risques liés aux circonstances du match (qualification en Coupe du Monde et la Côte d’Ivoire a ses chances de passer).
S’agirait-il alors de transporter le voyageur et de le lâcher dans la nature où il se débrouillerait sur place ? Inenvisageable ».
Et en conclusion : « Rester chez soi, économiser temps, argent et efforts, faire contre mauvaise fortune bon cœur tout en se réjouissant qu’Arryadia retransmette le match. Tout le monde ainsi vaquera à ses occupations habituelles, à commencer par notre compagnie nationale, et nos charmants supporters resteront au chaud, chez eux, prêts à investir les rues pour fêter comme il se doit, une qualification ».

C’est du bon sens, répétons-le, mais tout le monde pense-t-il la même chose ?

Fouzi Lekjaâ et Hervé Renard
Sans contestation aucune, ce sont les deux hommes du jour.

Ils s’apprêtent, inchaa Allah, à tout gagner, alors qu’ils étaient les deux qui avaient le plus à perdre. Les voilà aux portes d’un Mondial, un exploit qui s’est refusé à beaucoup de leurs prédécesseurs, dans des échecs douloureux qui ont parfois changé les destinées des uns et des autres.

Mais, dès maintenant, on peut dérouler le tapis rouge et faire sonner les trompettes de la renommée. Il y a de très grandes chances de qualification. Tout simplement parce que plus que n’importe qui, les deux hommes n’en ont jamais douté, au moment où beaucoup les voyaient échouer.

La Côte d’Ivoire, tête de série du groupe et hyper favori, aura fini par lâcher du lest. Elle s’apprête à craquer définitivement en novembre prochain, chez elle, en pleine capitale, laissant le Maroc savourer un bonheur depuis longtemps (20 ans, dit-on) oublié.

Certes, la vérité sera faite sur le terrain, et le match n’est pas encore joué. Mais si le jeu n’a pas encore dit son mot, tout là haut, dans le ciel, les augures du succès regardent vers nous d’un œil complice.

Soyez heureux mesdames et messieurs, amoureux du foot. L’heure du Maroc a sonné.

Et comme on dit pour d’autres choses :

Savourez oui, mais avec modération, comme de bien entendu.

 
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