Sécurité sociale

Dématérialisation : la CNSS veut prendre de la hauteur en 2020

La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) aura du pain sur la planche en 2020. Après avoir réussi la dématérialisation d’une bonne partie des procédures pour faciliter la vie à ses assurés, la caisse se lance sur un autre chantier : dématérialiser toutes ses prestations en 2020.

La poursuite de la dématérialisation fait partie des chantiers prioritaires de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) en 2020. La caisse entend en effet accélérer davantage ce processus pour faciliter la vie à ses assurés. Soulignons que ces dernières années, la CNSS a énormément investi dans la dématérialisation. De la plateforme Damancom permettant depuis 2003 aux employeurs de procéder à la télé-déclaration de leurs salariés et au télépaiement de leurs cotisations, à l’application mobile MaCNSS en passant par la mise en place du centre d’appel Allo Damane, la Caisse nationale de sécurité sociale ne ménage aucun effort en matière de digitalisation et de dématérialisation pour rendre la vie plus facile à ses assurés.

Mais malgré ces différentes avancées, le top management estime qu’il y a encore beaucoup à faire. « La CNSS a été pionnière en matière de dématérialisation, puisque nous avons entamé ce processus depuis 2003. Cette anticipation de notre part a permis aux entreprises de gagner en compétitivité, en réduction des charges… Nous avons aussi permis aux assurés d’accéder plus rapidement à l’information pour suivre leur dossier grâce à internet. Mais, nous n’avons pas avancé de manière satisfaisante en matière de prestations », confie Abdellatif Mortaki, Directeur général de la CNSS par intérim. « aujourd’hui, lorsqu’un pensionné doit recevoir sa pension, il est obligé de se déplacer. Un assuré qui tombe malade et qui va voir un médecin est obligé de faire toute la procédure par papier. Cela doit changer», poursuit-il. L’idée est d’aller encore plus loin dans la digitalisation et la dématérialisation. 

Dématérialiser la partie AMO aussi 

« Nous avons déjà commencé cette année avec les demandes d’attestation. Tout se fait en ligne et la personne n’est plus obligée d’aller en agence pour obtenir cette attestation. Cela nous a permis de désengorger nos agences », explique Abdellatif Mortaki. Selon lui, dès 2020 la CNSS procèdera à une dématérialisation totale de ses prestations (les pensions et tout le reste). «Nous avons prévu la dématérialisation de toutes les autres prestations en 2020. L’assuré pourra tout faire sur son smartphone et si nous avons besoin de documents supplémentaires, il aura juste à les scanner et l’envoyer. A notre niveau, nous ferons les recoupements nécessaires avec les autres administrations pour voir la véracité des documents et des informations. Nous voulons vraiment prendre de la hauteur en matière de dématérialisation», assure le DG intérimaire de la CNSS.

L’autre chantier qu’entend initier la caisse porte sur la dématérialisation de la partie AMO (Assurance maladie obligatoire). Selon le top management, toutes les parties prenantes dans ce projet (étant donné que la CNSS n’est pas la seule concernée) sont en train de réfléchir à sa faisabilité. « C’est un projet exceptionnel. Mais, la CNSS n’est pas le seul organisme impliqué dans l’AMO, il y a aussi la CNOPS, les assurés du privé, le RAMED, etc. Aujourd’hui, nous menons une réflexion avec la CNOPS pour trouver le modèle de déploiement adéquat. Et l’objectif est de pouvoir arrêter un modèle en 2020 et sortir avec un cahier des charges qui décrit les process, les fonctionnalités… Et si en 2021, nous pouvons démarrer l’étape de dématérialisation, ce serait une bonne chose », détaille Abdellatif Mortaki.

Pour rappel, le nombre de salariés déclarés à la CNSS est passé de 1,5 million d’assurés en 2005 à plus de 3,5 millions actuellement, ce qui correspond à un taux de 85% du total des salariés du secteur privé.

 
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