Fiscalité

DGI : un navire sans capitaine

L’être humain est un acteur important dans tout système. Mais tout être humain n’est que de passage. Le système enregistre profondément les actes. Ces actes peuvent préparer et favoriser des changements ou au contraire être à l’origine d’obstacles et de résistances.

Nous sommes au mois de septembre. Un moment fiscalement crucial. Les professionnels de l’impôt savent bien pourquoi. C’est le moment ultime où l’on mesure l’écart entre les réalisations depuis le début de l’année et les prévisions fixées par la Loi de Finances. Et en fonction de cette comparaison réalisations-prévisions, la vitesse de mobilisation des ressources humaines est réajustée à une vitesse optimale. C’est devenu presque un cercle vicieux. Ainsi, en matière de contrôle fiscal, la plupart des dossiers sont réglés par accord durant le dernier trimestre. Les professionnels de la comptabilité bien avertis observent et attendent le bon moment pour négocier.

M. Omar Faraj, volontairement ou pressé, a quitté le « navire DGI », en pleine croisière. Il a pourtant réalisé un excellent travail surtout au niveau de la digitalisation des services où la DGI a pu faire de grands pas en avant. Le taux de déclaration et de paiement en ligne de l’impôt frôle les 100%. Cette dématérialisation des rapports fisc-contribuables a aussi nécessairement impacté positivement la transparence et la qualité de service. 

L’organisation récente des troisièmes Assises nationales sur la fiscalité devrait ouvrir la voie à un grand chantier de réformes dont les principaux axes ont été définis lors de cet évènement tenu sous le titre symbolique et profondément significatif de l’équité fiscale. C’est là une « boussole » devant permettre au navire DGI de naviguer pendant les cinq prochaines années, avec des repères.

Mais un essoufflement a été observé après la tenue de ces troisièmes Assises. Les recettes fiscales, surtout en matière d’IS, ont connu une chute. L’ombre de la campagne de contrôle fiscal de l’année dernière plane dans un ciel socio-politiquement orageux. Le débat sur le nouveau modèle de développement se fait de plus en plus intense et de plus en plus houleux. La voix des « contribuables invisibles » commence à se faire entendre. Les principales faiblesses ayant trait notamment à la gestion des ressources humaines commencent à apparaître et à devenir des obstacles sérieux à toute action efficiente et surtout au changement. 

 
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