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Don du sang : contrer la pénurie

Chaque année, la rentrée est l’occasion propice d’impulser une reprise massive de la collecte du sang et de mobiliser les donneurs, car après la période estivale, les réserves en sang s’amenuisent. Ce geste essentiel prend toute son importance, lorsqu’on sait que la transfusion sanguine aide à sauver des vies. par Abdelfettah Alami

La rentrée signe, en effet la reprise d’une activité hospitalière soutenue (opérations programmées, etc…) qui entraîne une hausse des besoins en produits sanguins. Dans un communiqué de presse, le Centre National de Transfusion Sanguine et d’Hématologie (CNTSH) a lancé vendredi dernier, un appel au don de sang pour faire face à la pénurie que connaissent certains centres régionaux de transfusion dans plusieurs villes du Royaume. Dans ce communiqué, le Centre précise que «les centres régionaux de transfusion sanguine rencontrent d’énormes difficultés à répondre aux besoins de patients atteints de maladies du sang, vu le faible nombre de donneurs de sang en cette période de l’année (rentrée scolaire)». Dans ce contexte, l’Etablissement incite chacun à faire un don de sang dans les centres régionaux qui pâtissent d’une pénurie, à savoir les centres de Rabat, Casablanca et Fès.

«Merci de me sauver la vie»

C’est sous ce thème et pour donner corps à ce message plein de sens, qu’est célébrée la campagne de la Journée mondiale du donneur de sang 2015. Elle vise, chaque année, à remercier les donneurs de sang qui sauvent des vies tous les jours grâce à leurs dons. L’objectif, est également d’encourager davantage de personnes dans le monde à donner leur sang volontairement et régulièrement avec le slogan «Donnez librement, donnez souvent. Le don de sang, ça compte»
La campagne met en lumière les cas de personnes dont les vies ont été sauvées grâce au don de sang, ce qui permettra de motiver les donneurs réguliers à continuer à donner leur sang et les personnes en bonne santé qui ne l’ont jamais fait, en particulier les jeunes, à commencer à le faire. Elle vise également à sensibiliser à la nécessité de donner son sang régulièrement pour garantir la qualité, la sécurité et la disponibilité de sang et de produits sanguins pour les patients qui en ont besoin. La transfusion de sang et de produits sanguins aide à sauver des millions de vies chaque année.
Toutefois, ce genre de manifestation et les appels d’organismes nationaux et internationaux à ce sujet sont récurrents, car partant du constat que, dans de nombreux pays, la demande est supérieure à l’offre et les services de transfusion sanguine sont confrontés à la nécessité de trouver suffisamment de sang tout en en assurant la qualité et la sécurité. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un approvisionnement suffisant ne peut être garanti qu’à travers des dons de sang réguliers par des donneurs volontaires non rémunérés. L’objectif pour l’Organisation, est que tous les pays parviennent à s’approvisionner exclusivement auprès de donneurs de sang volontaires non rémunérés d’ici 2020. A l’heure actuelle, à peine 62 pays disposent d’approvisionnements en sang reposant presque totalement sur des dons de sang volontaires non rémunérés, 40 pays étant encore tributaires de donneurs familiaux, voire de donneurs rémunérés.
Ce constat n’est pas étranger à la réalité de notre pays. Le déficit au niveau du stock national de sang est régulièrement relevé par les responsables du CNTS. Selon le Centre, ce stock est actuellement de 9.388 poches de sang, ce qui couvre à peine dix jours de consommation. La même source précise que le nombre de dons au niveau national a atteint 135.000 au premier semestre 2015.Le déficit accusé est de 35.000 par rapport à l’objectif fixé initialement par cet établissement.

Une mobilisation insuffisante et peu régulière

Certes, le don de sang est un geste hautement citoyen qui commence à être ancré dans la culture des marocains. N’est-ce pas que dans le saint Coran, «celui qui sauve une vie équivaut à celui qui sauve la vie de l’humanité entière» ; et donner son sang c’est sauver une vie. Mais cet acte responsable devrait s’inscrire dans la durée. Car, le constat malheureusement est que, aujourd’hui, les campagnes de don, tout en mobilisant un nombre important de bénévoles, ne résolvent pas le fond de la question. L’afflux de donneurs concentrés sur une petite période donnée pose, pour les structures de gestion, des problèmes de logistique en termes de ressources humaines et de capacités de stockage car, le sang étant un produit rapidement périssable ne peut être stocké pour plus de 10 jours. Certaines catégories ne peuvent être stockées plus de cinq jours. C’est pour cela qu’une stratégie de collecte de sang programmée pour toute l’année doit être établie pour que les donneurs prennent l’initiative à faire don de leur sang de manière régulière et ne pas attendre le lancement d’une campagne pour s’inscrire pour un aussi noble et vital geste. Il faudrait aussi, pour assurer une régularité de l’opération, avoir une sorte de réservoir de donneurs. C’est la seule démarche pour éviter aux centres hospitaliers de tomber dans des phases critiques.

 
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