Pandémie

Dr Saïd Afif : «Il est encore très tôt pour parler de la vaccination des 3-11 ans»

État d’avancement de la campagne de vaccination, allégement des restrictions, foyers épidémiques à cause des élections, vaccination des 3-11 ans… le point avec le membre du Comité scientifique de la vaccination anti-Covid.

« Nous disposons de deux solutions pour faire face à la pandémie : les gestes barrières, que nous devons appliquer jusqu’à ce que le virus disparaisse, et la vaccination. Il est donc de notre devoir d’accélérer la campagne nationale. Aussi, le recours au dépistage et la prise en charge médicale précoces. Toutes ces mesures visent à faire baisser le nombre des cas graves pour que le Comité technique et scientifique émette des recommandations au gouvernement concernant l’allégement des restrictions. Il faut savoir que ce Comité se réunit hebdomadairement. Si les données le permettent, il recommandera ledit allégement », explique Dr Saïd Afif.

Il ajoute qu’il est très tôt pour parler de foyers épidémiques ayant résulté de la campagne électorale et des élections. « Nous devons attendre 10 jours pour se prononcer. Il faut également noter qu’une décision difficile mais raisonnable a été prise : le report de la rentrée scolaire et universitaire. Cette décision va nous épargner une remontée des chiffres de la contamination. Citons à ce titre le cas français : 3000 classes ont été fermées après la rentrée à cause de la déclaration de cas positifs parmi les élèves. Il est donc préférable que nos élèves soient vaccinés pour que l’enseignement présentiel prime sur le distanciel », estime le membre du Comité scientifique.

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Pour Dr Saïd Afif, le vaccin ne protège pas contre la contamination et la contagion. « Par contre, il évite de contracter les formes graves de la maladie à plus de 90%. Au Canada, parmi les 34 millions de personnes vaccinées, 0,5% ont été contaminées et seulement 0,002% sont décédées. Au Maroc, le taux global de létalité est de 1,5%. Si nous n’avons pas entamé la campagne nationale de vaccination, grâce à l’intervention de S.M. le Roi Mohammed VI, nous aurions enregistré plus de 700 décès quotidiens, sans parler des cas critiques », souligne le responsable.

Concernant la troisième dose, « nous avons constaté que les patients admis aux urgences, qui comptent des décès parmi eux, sont les personnes âgées et ceux qui souffrent de maladies chroniques. 39% d’entre eux sont diabétiques, d’autres souffrent d’obésité. Le feu vert a été donné pour la troisième dose de la part du Comité scientifique pour faire face à cette situation. Autre facteur : la protection du personnel médical, qui se retrouve aujourd’hui depuis plus d’un an et demi en premières lignes. Nous avons constaté que l’immunité contre le virus baisse après 6 mois, c’est pour cela qu’il est indispensable d’injecter la troisième dose et éviter ainsi la pénurie des ressources humaines du secteur personnel médical. Le même constat s’applique aux enseignants », note le membre du Comité scientifique.

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Mais la priorité, soutient Dr Saïd Afif, est de vacciner le maximum de personnes avec deux doses. « Nous sommes à 67% concernant la première dose et 55% pour la deuxième. Nous continuons de recevoir les lots du vaccin. Une chose importante mérite d’être rappelée : le Maroc commencera à fabriquer 5 millions de doses mensuelles de Sinopharm à partir de décembre. Cela permettra d’accélérer la campagne et atteindre ainsi le taux d’immunité collective de 85%. Il serait également utile de rappeler que le pass vaccinal se base sur les deux doses. Il ne prend pas donc en considération la troisième dose », explique le responsable.

« Pour les 12-17 ans, nous avons presque atteint le tiers en vaccinant 905.927 élèves, tout en sachant que la population cible est de 3 millions. Nous avons constaté une préférence pour le vaccin Pfizer : 57% des élèves l’ont choisi, contre 43% pour Sinopharm. Pour les 3-11 ans, le Comité de vaccination anti-Covid est toujours au stade de la discussion, il ne s’est toujours pas prononcé dessus. Enfin, le Maroc va réceptionner ce jeudi 5 millions de doses de Sinopharm. Le 18 septembre, 680.000 doses de Pfizer sont attendues », note Dr Saïd Afif.

 
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