Economie

Dutch Green Business à la CGEM: un succès !

Mercredi 20 Mars s’est tenu au siège de la CGEM à Casablanca une conférence d’envergure sur l’économie verte. Outre la présence -très- remarquée de Said Mouline, président de la Commission Economie Verte de la CGEM, la conférence a pu compter sur la présence de l’Ambassadeur des Pays Bas au Maroc, Son Excellence Ron Strikker ainsi que d’un parterre d’hommes d’affaires opérant dans le domaine du développement durable.

Philips, la multinationale hollandaise, a mené le bal par l’intermédiaire de son directeur général pour la région Maghreb et Afrique de l’Ouest.
Dutch Green Business est une conférence à double objectif:

  • Partager avec les marocains les best practices des entreprises hollandaises dans le domaine du développement durable
  • Etre une plateforme de B to B en mettant en relation les opérateurs marocains et hollandais de ce secteur à forte valeur ajoutée
Said Mouline

La Hollande est aujourd’hui le 5ème pays le plus compétitif au monde en termes de développement durable, selon le Global Competitve Index, apportant ainsi la preuve de son savoir-faire dans ce domaine ô combien sensible. Le Maroc, quant à lui, s’est résolument engagé sur la voie des énergies renouvelables, d’une part pour réduire sa facture énergétique, devenue asphyxiante, et d’autre part parce que ce secteur peut très rapidement devenir un important levier de croissance.A cet égard, le pays compte à terme se positionner comme un acteur majeur de la région Sud, d’abord en montrant la voie par son autonomisation par rapport aux énergies fossiles, puis dans un second temps en devenant un exportateur d’énergies renouvelables. Pour rappel, le Royaume Chérifien, qui s’est récemment doté d’une charte nationale sur le développement durable, ambitionne à l’horizon 2020 de produire 42 % de son électricité à travers des énergies renouvelables, principalement grâce au solaire et à l’éolien.

Said mouline, président de la commission économie verte – CGEM et Laila Myara, présidente de l’AFEM

Soulignant les efforts consentis par le Maroc dans ce domaine, Laila Myara, présidente de l’AFEM (association des Femmes Chef d’Entreprises du Maroc) a toutefois précisé que le Maroc rencontrait des difficultés importantes dans sa quête verte: « Le pays n’a toujours pas de politique nationale énergétique digne de ce nom et se heurte à de nombreux obstacles dans l’opérationnalisation des pratiques de Green Business. Ceci sans parler du faible encadrement au niveau réglementaire et institutionnel mais également du manque de sensibilisation de l’Etat marocain aux différentes problématiques du développement durable. »
Laila Myara a conclu son intervention sur un bilan positif pour le Maroc, mettant en avant l’importance cruciale de projets structurants tels que Desertec, les tramways de Rabat et Casablanca ou encore la future ville verte de Benguérir.

3 questions à Said Mouline, président de la Commission Economie Verte à la CGEM

Challenge: Quelles sont les principales barrières au développement des énergies renouvelables au Maroc ?
Said Mouline: Le changement du comportement des utilisateurs et le manque de sensibilisation sont des barrières critiques. Par ailleurs, les énergies renouvelables nécessitent des investissements louds d’où l’obligatition de mobiliser des financements importants. Ceci ne peut se faire du jour au lendemain.

Challenge: L’Etat marocain joue-t-il pleinement son rôle d’accompagnateur dans cette transition d’une économie classique à une économie verte ? Nous pensons notamment à la mise en place d’une fiscalité écologique ou à la mise à disposition du secteur privé de mécanismes de financement.
S.M Il y a une stratégie nationale, matérialisée par la charte nationale pour le développement durable, appuyée en haut lieu par une véritable volonté politique.Cette charte, par ailleurs adoptée en conseil des ministres, est appelée à être transformée en réglementation. L’application de cette charte sera transversale aux différents secteurs d’activité.
Il faut cependant préparer le terrain avant de passer à l’opérationnalisation. Si on prend l’exemple du batiment, on a mis en place des règles concernant le thermique. Celles-ci ne sont pas encore appliquées. La généralisation ne peut se faire sans un balisage complet du terrain, il faut s’assurer de la mise à niveau au préalable d’un ensemble de paramètres: mettre en place des projets pilotes, s’assurer que les acteurs sont prêts, que les produits sont disponibles et que la législation est au rendez-vous. Nous parlons ici de tout un écosystème à développer.

Challenge:
L’objectif de produire 42 % de notre électricité à l’horizon 2020 grâce aux énergies renouvelables est-il réaliste ?

S.M L’objectif est de produire 2000 Mwatts pour chacun des créneaux suivants: énergie solaire, éolienne et hydraulique soit un total de 6000 Mwatts d’ici 7 ans. Aujourd’hui, nous avons déjà réalisé le tiers de cet objectif grâce au solaire et à l’éolien (2000Mwatts). Je n’ai aucune crainte quant à l’atteinte de ces objectifs. Maintenant, si nous devions recevoir demain de nouvelles informations sur l’état des tehnologies par exemple rendant compliqué la réalisation de ces objectifs, alors il faudra bien entendu revoir sa copie. Le plus important, c’est de se donner de la visibilité et de s’engager résolument sur la voie des énergies renouvelables sans regarder en arrière.

 
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