Blog de Jamal Berraoui

Echec et Mat

L’équipe nationale de football est éliminée de la course au Brésil. Cela fait quatre compétitions de Coupe du Monde sans les Lions de l’Atlas, une génération. Notre dernière participation date de 1998. La Libye, malgré l’interdiction de recevoir sur ses terrains, la Tunisie et l’Egypte, malgré les troubles socio-politiques et l’Algérie, sont toujours en course.

Toutes les critiques vont au coach. Il est vrai qu’il parle trop pour ne rien dire, qu’il ne fait pas confiance à ses propres choix puisqu’il les change à chaque match, qu’il est incapable de tenir un vestiaire où chaque joueur croit que son salaire lui octroie un statut de vedette. Il n’est pas bon, pas assez bon pour diriger l’équipe nationale, c’est une évidence. Mais Rachid Taoussi n’est pas le fossoyeur du football, ni Kasperzack, ni Coelho, ni Michel, ni Zaki, ni Gerets n’étaient responsables de la déconfiture des Lions de l’Atlas.

Il y a un choix politique à faire et il est urgent. Soit on considère que les résultats sportifs sont d’une importance capitale et on s’en donne les moyens, soit on reconnaît que nous ne sommes pas une grande nation du foot, et on s’y tient.

C’est un choix politique parce qu’il y a énormément d’argent public en jeu. La FRMF tourne à 200 millions de dirhams par an. Des minimes aux séniors, nous sommes régulièrement humiliés par des pays inconnus dans la planète du foot. Il y a donc un mauvais usage d’argent public. Ces 20 milliards par an, peuvent servir aux écoles et aux routes.

Si l’on décide qu’à l’inverse, il nous faut des résultats, alors il faut changer les méthodes. La fédération, démocratisée, élue par les clubs, doit se doter d’une direction technique nationale digne de ce nom. La sélection doit jouir d’un environnement stable, professionnel, dont l’entraineur n’est qu’un élément.

Dans deux ans, le Maroc va accueillir la CAN. Tous les Marocains croient que c’est une occasion de remporter le titre. Sauf que pour y arriver, il faut constituer un groupe dès aujourd’hui et le mener à maturité. Ce n’est pas de la gestion comptable, il ne suffit pas de drainer des parrainages, il faut mettre en place des structures et des hommes qui connaissent le milieu de la balle ronde. Ce que l’on fait relève de la dilapidation des fonds publics. Il faut que cela cesse.

 
Article précédent

Dacia continue de braver la crise

Article suivant

Le e-commerce séduit et fait recette