Blog de Jamal Berraoui

« En soutien de Benkirane » par ( Jamal Berraoui )

La justice a donné raison au chef du gouvernement dans l’affaire des diplômés chômeurs. Abbes El Fassi, saisi par la peur du printemps arabe, avait signé le recrutement de plusieurs milliers de jeunes sur la base de leur présence dans les manifestations.

Abdelilah Benkirane a refusé d’appliquer cet accord parce qu’il est anticonstitutionnel.

Sans être insensible au drame du chômage des diplômés, je suis en accord total avec Benkirane, ce qui est très rare.

L’intégration directe à la fonction publique est la porte ouverte à tous les abus. Le concours n’est pas un xxxxxx, c’est la garantie de l’égalité de tous devant l’accès à la fonction publique.

En refusant de concourir, les jeunes réclament un passe-droit, un avantage indu. Abbas El Fassi ne s’est pas comporté en homme d’état Benkirane si. Car si on accepte ce précédent, il fera jurisprudence. Chaque Ministre pourra pourvoir aux postes qui lui sont accordés de manière directe. Rien ne lui interdirait de recruter d’abord dans sa circonscription électorale.

Je soutiens Benkirane dans cette affaire depuis le début, par principe. Cela m’a valu des reproches de mes camarades de l’USFP. Un ancien Ministre m’a dit : «  Laisses le s’empêtrer, qu’est ce qu’on perd à les soutenir. » Ce n’est pas ma conception de la politique et cet ex-Ministre n’a apporté aucune solution viable.

Ces jeunes diplômés pensent que la fonctionnarisation est un droit, c’est faux ! Il y a un vrai problème d’adéquation entre la formation et les besoins du marché du travail. Benkirane ne peut pas appeler ces milliers de jeunes à faire du commerce. Le crédit jeunes promoteurs à été une catastrophe parce qu’on n’est pas entrepreneur, on ne le devient pas, parce qu’on n’a pas trouvé d’emploi.

Cela fait vingt ans que je plaide pour une approche plus réaliste. Elle consiste en une formation complémentaire accélérée, centrée autour des langues qui sont mal maîtrisées y compris par les masterisés, des éléments de comptabilité, des techniques de communication. En un an, on peut faire d’un diplômé un jeune « employable ». L’université devrait assurer cela, elle ne le fait pas, c’est un fait.

L’OCP a utilisé cette approche et a formé des milliers de jeunes qui ont pu avoir des horizons plus vastes. Il n’y a aucune honte à s’en inspirer et à en faire un programme gouvernemental. Si Benkirane le fait, je n’aurai aucun scrupule à lui apporter un soutien militant. Je suis convaincu que c’est l’unique solution au drame des diplômés chômeurs leur procurer une formation complémentaire pour pallier les insuffisances de l’université. Le coût sera important, mais le rendement quasi-sûr.

 
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