Agroalimentaire

Exportations agroalimentaires vers l’Afrique : le Maroc peut mieux faire

12 pays africains concentrent plus de 76% des exportations agroalimentaires marocaines vers le continent. Le Maroc demeure absent ou très peu présent sur les principaux pays africains importateurs des produits agroalimentaires.

Les exportations agroalimentaires marocaines vers l’Afrique ont enregistré, entre les années 2000 et 2013, une dynamique croissante avec un taux moyen annuel de 15% selon une étude intitulée « Défis et opportunités des exportations agroalimentaires marocaines sur le marché africain » publiée récemment par la Direction des études et des prévisions financières.

Sur cette période de référence, 12 pays africains ont concentré en moyenne 76,2% des exportations agroalimentaires marocaines vers le continent, avec une prédominance de la Guinée (14%), suivie de la Mauritanie (13,6%), de l’Algérie (8,9%), de la Tunisie (8,5%), du Sénégal (8,3%) et de la Libye (7,5%).

Par produit, les exportations agroalimentaires marocaines vers l’Afrique ont été constituées principalement par les farines, gruaux, semoules et agglomérés de céréales (19%), les extraits et essences de café ou de thé (11%) et le fromage (11%). La structure des exportations a été également marquée par une tendance haussière de la demande africaine d’autres produits alimentaires notamment les conserves de légumes à hauteur de 2,4%, les légumes frais congelés ou en saumure (2,3%), les agrumes (1,7%), les conserves de fruits et confitures (1,2%), les tomates fraîches (0,8%), les jus de fruits et de légumes (0,7%), les fruits frais ou secs, congelés ou en saumure (0,2%) et de l’huile d’olive brute ou raffinée (0,1%).

Des défis à relever

Toutefois, l’étude note que le Maroc est soit absent soit très peu présent sur les principaux pays importateurs de ces produits au niveau du continent. A titre d’indication, les exportations marocaines d’agrumes ne représentent que 4% des importations africaines sont absentes des principaux marchés importateurs du continent, à savoir le Soudan, le Kenya et les Iles Maurice. S’agissant des tomates, les importations de l’Afrique, atteignant à peine 0,3% en 2013 des importations mondiales de ces produits, proviennent, essentiellement, de l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Burkina Faso. La part du Maroc se situe autour de 1% en moyenne entre 2007 et 2013 avec, de plus, une dynamique négative (-18%).

En effet, le développement des exportations agroalimentaires marocaines vers le continent africain se heurte à de nombreuses contraintes qu’il faudrait surmonter. En outre, l’obligation de traverser plusieurs frontières et de se conformer à des régimes commerciaux différents entraîne une faible intégration des marchés, facteur qui entrave le commerce intra-africain et le maintien en deçà de son potentiel. De plus, les coûts de transaction élevés adossés à faiblesse des infrastructures et de la logistique liant le Maroc au reste des pays africains constituent un véritable frein au développement des échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique.

 

 
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