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Exportations : L’automobile passe devant le textile-habillement

La construction automobile et sa sous-traitance sont en passe d’être l’un des premiers secteurs industriels. Désormais, avec plus de 30 milliards de dirhams d’exportation et une valeur ajoutée dépassant 40% du chiffre d’affaires, l’automobile a de beaux jours devant elle. 

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outes les statistiques confirment la place de plus en plus importante de l’industrie automobile dans l’économie. Selon les dernières statistiques de l’Office des changes, les exportations de fils, câbles, et autres conducteurs isolés pour l’électricité ont atteint quelque 17 milliards de dirhams en 2013, contre 15,2 milliards une année plus tôt. De même, les exportations de voitures de tourisme proprement dites sont passées de 5,63 milliards de dirhams à plus de 9,64 milliards de dirhams. Les voitures industrielles produites au Maroc et vendues à l’étranger ont été de 3,28 milliards de dirhams en 2013, contre 1,74 milliard en 2012. A cela, s’ajoutent beaucoup d’autres éléments de voitures vendus à l’export et dont la production expose littéralement. On compte parmi ces produits finis ou semi-produits exportés, les sièges et coiffes de sièges de voitures pour plus de 1,5 milliard de dirhams, les transformations en plastique, en caoutchouc ou en métal pour plus de 700 millions de dirhams. De plus, ça et là, les autres exportations du secteur dépassent 1,1 milliard de dirhams. 

Au final, en 2013, on compte bien plus de 30 milliards de dirhams exportés principalement vers l’Europe, mais également vers les pays africains et arabes, en part nettement moins importante. Il faut dire qu’il s’agit d’une tendance qui se confirme année après année. Puisqu’en 2007, les exportations ne totalisaient pas plus de 12,7 milliards de dirhams, ce qui signifie qu’elles ont été multipliées par 2,5 en 7 ans. 

En quelques années, l’automobile a pris le dessus sur le textile et l’habillement en termes de valeur ajoutée. Puisque les exportations de ce secteur cumulent quelques 29 milliards de dirhams, d’après les chiffres de l’Office des changes toujours. De plus, l’automobile affiche une valeur ajoutée nettement plus importante que le textile. Sur les 25 milliards de dirhams exportés en 2012, par exemple, la valeur ajoutée comptabilisée a été de plus de 9,5 milliards de dirhams, soit près de 40%. Bon an mal an, le secteur rapporte cette même proportion de valeur ajoutée à la suite d’une admission temporaire.  

Selon une étude publiée en décembre 2013, la part des exportations du secteur dans le total des exportations marocaines est passée à 13,6% en 2012 contre 10,1% en 2007. Et si l’on exclut les exportations de l’OCP, cette part est de 18,4% contre 12,3% en 2007. 

Cette forte croissance est liée essentiellement à la construction de l’usine Renault Tanger, qui a non seulement permis de doper significativement l’activité de construction, mais qui attire de plus en plus de sous-traitants de niveau 1 et de niveau 2. Car faut-il le rappeler, désormais, il existe de très gros acteurs, notamment dans le secteur du câblage automobile. A titre d’exemple, l’Office des changes dénombre une dizaine d’opérateurs réalisant chacun une chiffre d’affaires supérieur à un milliard de dirhams. C’est le cas notamment d’opérateurs comme Yazaki, Delphi, le groupe Sews, etc. 

Aujourd’hui, grâce à la politique menée dans le cadre du plan pour l’émergence industrielle, le Maroc est nettement mieux placé que ses concurrents directs comme l’Egypte ou la Tunisie en termes de parts de marché mondial. Ainsi, là où les industriels locaux cumulent une part de marché de 0,23%, la Tunisie n’en compte que 0,15% et l’Egypte  0,08%, d’après les données de 2012. Et la tendance n’est pas sur le point de s’inverser, puisque les investissements récents laissent penser que la position du Maroc ne fera que se raffermir. 

 
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O. K. par ( Jamal Berraoui )

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