Tribune

Fête du Trône : « Notre belle année africaine »

D’une Fête du Trône 2016 à une Fête du Trône 2017, le Maroc a vécu sa plus belle année africaine. Le dynamisme et les initiatives de SM le Roi Mohammed VI ont permis à notre pays, non seulement de retrouver sa place naturelle au sein de l’Union africaine, sa propre maison, mais à l’Afrique dans son ensemble de faire de ce retour un moment majeur pour crédibiliser sa volonté de promouvoir un développement solidaire  fondé sur une approche Sud-Sud. Le retour du Maroc à l’Union africaine, accompagné d’un discours remarquable du Souverain à Addis-Abeba, s’est concrétisé avec dignité et crédibilité dans le cadre d’une action menée avec persévérance et prévoyance. C’est par l’approche de la coopération proposée lors des différentes Visites Royales en Afrique que notre pays a tendu la main à beaucoup de pays africains, au départ les plus proches de nous politiquement et géographiquement en Afrique de l’Ouest, et progressivement à d’autres zones plus lointaines en Afrique centrale et en Afrique de l’Est.

En fait, depuis une quinzaine d’années, les réformes et les performances réalisées par certaines entreprises publiques marocaines, les banques et le secteur des BTP, ont conduit les entreprises marocaines, les plus dynamiques, à s’ouvrir sur le continent africain : Maroc Telecom, Royal Air Maroc, l’ONEE, les banques marocaines qui ont toutes acquis des positions significatives au sein de plusieurs pays africains. Face aux contraintes multiples en matière d’échanges commerciaux, c’est par l’investissement réalisé par ces entreprises marocaines publiques et privées que le Maroc a initié des partenariats de progrès avec tel ou tel autre pays africain.

Le Maroc est le devenir agroalimentaire en Afrique
Durant cette belle année africaine, le Maroc a conclu, sous la direction de SM le Roi Mohammed VI, des accords importants avec de grands pays africains permettant d’ouvrir les perspectives d’un partenariat solidaire Sud-Sud sur la question agroalimentaire. Il s’agit d’accords conclus par l’OCP et deux pays géants sur le plan démographique, le Nigeria et l’Éthiopie, accords qui vont permettre à l’entreprise marocaine de développer avec ces deux pays (Le Nigeria avec 180 millions d’habitants aujourd’hui, 410 millions d’habitants en 2030, et l’Éthiopie avec 100 millions d’habitants aujourd’hui et 220 millions en 2030) des projets agro-industriels qui leur permettront, à partir des phosphates marocaines et de leurs ressources en gaz, de répondre à leurs besoins agroalimentaires. Il s’agit là d’une ouverture du Maroc sur une question majeure pour l’Afrique liée à son devenir agricole et à ses besoins alimentaires de plus en plus pressants. C’est l’Afrique qui connaîtra, en effet, la plus grande progression démographique au cours du 21ème siècle : de 1,2 milliard d’habitants aujourd’hui (17% de la population mondiale) à 4,4 milliards en 2100 (40% de la population mondiale). Et c’est en Afrique où l’accélération de l’urbanisation sera la plus rapide tout au long du siècle, c’est l’urbanisation qui sera à la base de la croissance de la demande alimentaire tant qualitative que quantitative.

C’est dire que notre pays a été au rendez-vous durant cette année à travers la mise en place de ce projet stratégique qui concerne l’avenir agroalimentaire, base de tout développement réel pour l’Afrique. L’OCP est appelé à contribuer à une véritable révolution verte en Afrique, comme les engrais marocains, dans le cadre d’une approche commerciale et industrielle, ont contribué depuis plusieurs décennies aux grands progrès de l’agriculture indienne. La démarche touche l’ensemble de la chaîne de valeurs, c’est-à-dire non seulement la construction d’usines pour valoriser les engrais, mais aussi la promotion des recherches scientifiques et techniques pour permettre l’utilisation adaptée des engrais en tenant compte de la cartographie de la fertilité des sols. La Banque Africaine de Développement (BAD) a montré sa détermination d’accompagner ces différentes initiatives du groupe marocain en Afrique.

Déjà à Abidjan en 2014, SM le Roi avait souligné dans un discours, la nécessité de relever le défi de la révolution verte en Afrique dans un cadre solidaire proprement africain : « L’Afrique devrait faire confiance à l’Afrique ».  Cet axe rejoint l’approche lancée par notre pays à l’occasion de la COP22 en novembre 2016 : la « AAA » (Adaptation de l’Agriculture Africaine) qui attache la réponse de l’Afrique au défi des changements climatiques, si besoin, d’accroître la production agricole pour la doubler en 2030 et la tripler en 2050.

L’OCP Policy Center a voulu participer activement à cette plus belle année africaine en organisant les 10 et 11 juillet 2017 la première conférence annuelle sur la paix et la sécurité en Afrique. Un moment de réflexion sur l’autonomie d’action de l’Union africaine (UA) et pour faire le point sur tout ce qui concerne le développement économique du continent et sa sécurité collective. Une conférence qui est appelée à se réunir chaque année.

Fathallah Oualalou, ancien ministre de l’Économie et des Finances et Senior Fellow à OCP Policy Center

 
Article précédent

Il fait l’actu : Mohamed Adib, DG de Bank Al Yousr

Article suivant

Discours du Trône : les premières mesures du gouvernement