Sport

Feux d’artifice en Coupe du Trône

Mardi 6 novembre 2012, les amateurs de football marocain retiendront leur souffle. Les demi-finales de la Coupe du Trône leur proposent ce qui peut se faire de mieux sur le plan du spectacle, de l’émotion et de la passion.
Le Derby entre WAC et RAJA est déjà en lui-même un évènement majeur et dont l’audience et le rayonnement ont dépassé les frontières.
Alors quand ce Derby doit, en outre, déterminer le club qui se qualifiera en finale de la Coupe du Trône, l’enjeu de la rencontre prend des proportions incommensurables.

La finale de tous les rêves
Une finale de Coupe du Trône est une fête pour le public et un rendez-vous inoubliable pour les joueurs qui y participent.
Vêtus de leurs plus beaux atours, les clubs y viennent, certes, pour tenter de remporter le prestigieux trophée, mais aussi et surtout pour être présentés au membre de la Famille Royale qui vient, traditionnellement, présider le match. Les photographes vont immortaliser l’évènement et tous ont droit à cet honneur, du président de club aux ramasseurs de balles, en passant par les arbitres et officiels de la rencontre.
Alors, une finale n’est pas un match comme les autres. On veut en être, on veut vivre cet instant qui sera gravé dans les grands livres d’Histoire.
Mais voila, il n’y a pas de place pour tout le monde, seules deux équipes sont admises au rendez-vous et  donc la demi-finale WAC-RAJA verra l’élimination de l’un des deux géants du ballon rond marocain.
Qui passera le cap fatal ? Le club rouge ou le club vert ?
Suspense … un suspense encore agrémenté par la personnalité des coachs.
Ce sont deux ex-entraîneurs des Lions de l’Atlas qui seront en concurrence pour la victoire.
Zaki est au Wydad, et quand on évoque Zaki on pense tout de suite à la carrière qu’a connue le grand keeper international et aussi à sa réussite fantastique en CAN 2004 où il a dirigé les Lions de l’Atlas.
Sur le banc Rajaoui, il y a M’Hammed Fakhir. Comme joueur, il n’a pas eu la carrière de Zaki, loin s’en faut, mais comme entraîneur, Fakhir est en tête du hit parade national. Plusieurs fois champion du Maroc, avec les clubs qu’il a dirigés, cet homme expérimenté avait succédé à Zaki en équipe nationale, lorsqu’en 2005 ce dernier en avait démissionné. Fakhir eut le mérite de partir en Juillet 2007 en laissant une équipe nationale qualifiée pour la CAN 2008.
Une CAN pour laquelle fut préféré le français Henri Michel. Celui-ci y laissera des plumes et même plus que cela puisqu’il quittera le Maroc en claquant la porte.
Quant à Fakhir, réputation et aura intactes, il continuera son bonhomme de chemin avec les clubs de la Botola et cette année, il est au Raja et occupe, après les premières rencontres, la place de leader. Il ne peut se permettre de perdre face au Wydad et ne pas aller en finale. Même problème pour le Wydad qui veut que cette demi-finale soit le coup de départ de son renouveau.
La situation est bloquée ainsi : deux clubs, une même ambition mais un seul d’entre eux sera vainqueur. L’enjeu est si lourd que d’aucuns pronostiquent le plus terrible des sports pour le club perdant. Ils envisagent la possibilité d’une assemblée générale extraordinaire pour limoger comité et staff technique. Voilà le match du 6 novembre, un match à couper le souffle, et pour une fois l’expression n’est même pas exagérée. C’est la stricte réalité.

Et Taoussi ?
Il n’y aurait que ce derby que déjà l’atmosphère de ces demi-finales serait irrespirable mais
voilà, il y a l’autre match et lui aussi, sans atteindre les paroxysmes de WAC-RAJA, vaut son pesant de charges émotionnelles.
Il opposera l’A.S Salé aux FAR
Ne criez pas à l’inégalité des chances par le déséquilibre des forces en présence.
C’est de Dame Coupe qu’il s’agit et on sait que traditionnellement cette compétition réserve toujours des surprises.
Les FAR, comme on le sait, sont l’équipe qui a le plus gagné de finales en Coupe du Trône (11 victoires, le Wydad en compte neuf, alors que le Raja en a six).
Les FAR sont, en outre, dirigées par Rachid Taoussi qui met tout son jeune prestige de nouveau coach des Lions de l’Atlas, dans la balance.
Ni les FAR, ni Taoussi ne peuvent se permettre de rater le rendez-vous de la finale.
Face à eux se dressera l’équipe de Salé, Salé ville sportive et où le club de football, tout comme les corsaires d’antan, a toujours su résister aux meilleurs.
Le défi des FAR n’est pas pour déplaire aux Slaouis. Mieux, il les stimule et il leur est programmé au meilleur moment. En effet, l’A.S. Salé est au mieux de sa forme, elle domine la compétition de la tête et des épaules. 6 victoires en 6 matchs, et sa défense n’a encaissé aucun but. Cerise sur le gâteau, son entraîneur Ouchalla est un ancien des FAR et il entend ne faire aucun cadeau à ses ex-partenaires.
C’est un match où il aura tout à gagner, il n’a jamais été à pareille fête. La demi-finale est déjà pour l’A.S. Salé un bel exploit qui deviendra historique s’il passe en finale.
En outre, l’histoire des statistiques le rassure.
Quand un club dit de division inférieure arrive à cette étape la réussite finale n’est plus très loin. Par le passé, le CLAS ou encore le Majd El Madina ont remporté le trophée pour leur seule et unique participation dans le dernier carré.
Alors pourquoi pas l’A.S.S ?
C’est la question qui hante Taoussi. Et cette tempête souffle aussi dans les crânes de Fakhir et  Zaki.
Mardi 6 novembre
2012, jour des demi-finales qui peuvent décider de l’avenir de trois de nos meilleurs coachs.
Malheur au (x)
vaincu (s) !n

 
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