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Filière équine: un secteur à potentiel exportateur

A l’horizon 2020, la contribution du secteur équestre au PIB devrait atteindre les 7 milliards de dirhams. Un fort potentiel émane de cette filière, pourtant si méconnue.
 

Aelle seule ,la Société Royale  d’Encouragement du Cheval (Sorec) génère un flux financier qui dépasse le secteur de la grande distribution avec tous ses opérateurs. Pour rappel, le secteur de la  grande distribution draine un chiffre d’affaires de plus de 16 milliards de dirhams. En 2009, la contribution de la filière équine au PIB national s’est chiffrée à 4.7  milliards de dirhams. Malgré sa discrétion,  cette filière fait pourtant vivre près de 11.500 personnes en emplois directs et indirects. C’est dire que son importance n’est plus à prouver.  Sur le terrain, il faut savoir que cette filière englobe plusieurs sous-filières que la Sorec est bien déterminée à développer. «Le véritable souci aujourd’hui, est de multiplier les usages du cheval afin de  créer davantage de marché et d’activité», explique Omar Sqalli, directeur général de la Sorec. Au delà, l’objectif de la Sorec est également de démocratiser ce secteur et l’ouvrir davantage au grand public.

Car au jour d’aujourd’hui, la filière équine reste  cantonnée dans un monde qui lui est propre, dont le maitre mot est la passion pour cet animal noble qu’est le cheval. Entretenir un cheval peut coûter jusqu’à 20.000 dirhams annuellement. Un budget qui n’est pas à la portée de tous.  La passion peut justifier l’entretien d’un cheval ou deux, mais une fois ce nombre dépassé, la gestion devient coûteuse. Ce qui pousse le propriétaire à chercher  à rentabiliser son activité. A ce niveau, «tout dépend de l’utilisation», lâche Omar Sqalli. Pour ceux qui élèvent des chevaux de course, la rentabilité passe nécessairement  par gagner des courses. Les prix remportés peuvent aller de 20.000 dirhams à 5000,00 dirhams du 1er au 3ème prix. «En moyenne, un propriétaire peut gagner 4000 dirhams par semaine en  participant à différentes courses», avance Dadaoui Arab, directeur du Haras national de Bouznika. Chaque année, près de 1800 courses, avec une moyenne de dix partants par course, sont organisées au Maroc.

En plus, «une prime au naisseur a été instaurée pour encourager les éleveurs», explique le directeur du Haras national  de Bouznika. Cette prime consiste à donner 40% de la prime gagnée par le cheval à celui qui l’a fait naître et élever. Si le propriétaire est lui même éleveur il reçoit  donc 140% du montant de la prime. Cette prime vise à encourager la production locale. Le raisonnement est à peu près le même, qu’il s’agisse de «Tbourida » ou de  l’activité production-élevage. Des primes d’encouragement et des actions d’accompagnement sont programmées pour développer ces activités. «Les concours de Tbourida ont un aspect économique  important, car quand une troupe gagne un concours, tout le monde veut acheter les chevaux de leur région ce qui crée une dynamique incontestable», explique le  directeur général de la Sorec.

Jusque-là, ce ne sont que des activités traditionnelles qui existent, mais qui gagneraient certainement à être développées. Ce n’est  pas là le seul objectif de la Sorec. «Il y a de nouvelles utilisations que nous cherchons à introduire sur le marché marocain comme l’art équestre ou le tourisme équestre»,  explique Najia Berkani, chef de projet à la Sorec. Il faut créer le besoin chez le grand public pour donner naissance à un nouveau marché et drainer de nouveaux  fonds au niveau de la filière. L’univers du cheval est tellement vaste que plusieurs métiers et activités peuvent aujourd’hui être développés. Et à l’instar de la filière de la course, la Sorec cherche  à mettre en place des contrat-programmes filière par filière. ■

 
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