L'édito

Fondamentaux

Le Maroc a réussi à placer à l’international les Bons du Trésor à un taux moins élevé que l’Espagne ou la Grèce. C’est le rating du pays qui a permis cette performance. Cette note est le fruit de l’effort d’assainissement des comptes publics, mené depuis le gouvernement d’alternance. Cependant, il ne faut pas sous-estimer les risques liés à la situation actuelle. Le déficit budgétaire, en particulier, atteint des niveaux alarmants. Le fait que les fonds souverains des pays du Golfe ne souscrivent pas à l’opération, démontre que certains investisseurs étrangers sont réticents vis-à-vis de l’état de  l’économie nationale. Le gouvernement a la lourde tâche de restaurer la confiance, en communiquant sur sa stratégie et sur les mesures susceptibles de rétablir les équilibres. C’est une priorité pour pouvoir financer les investissements publics à venir.

Justement, l’un des chantiers les plus importants concerne la balance commerciale. Elle se dégrade de jour en jour, relevant la faiblesse de compétitivité de plusieurs secteurs. Le bilan des accords de libre-échange est négatif, profitant plus à nos partenaires qu’à nos entreprises. L’exécutif évoque la possibilité d’actionner les défenses commerciales contre certaines formes de dumping. Ce n’est qu’un aspect. La réflexion doit se porter sur les potentiels à l’export et de nouveaux marchés à explorer. Nous dépendons  trop de l’Union Européenne, dont la crise est devenue structurelle, alors que les pays émergents offrent des marchés en forte croissance. Le gouvernement, les organismes professionnels sont conscients des enjeux. Reste à trouver la bonne formule pour une synergie en faveur de l’export, en s’inspirant des expériences d’autres pays, tels que la Turquie par exemple.

Les hôtels de luxe de Marrakech affichent complet pour la fin de l’année. Le succès de la ville ocre ne se dément pas, même en temps de crise. Mais d’autres villes n’ont pas la même chance. Si la saison touristique n’a pas été catastrophique, c’est grâce au tourisme national, qui a permis d’enrayer la chute des nuitées. Les Marocains voyagent plus et en général, dépensent plus que les touristes étrangers.
Cette dynamique est importante à maintenir et à renforcer. Par une politique de prix, bien sûr, mais aussi par l’offre de produits spécifiques, adaptés à la famille marocaine. Certains hôteliers le font déjà, avec des retombées très bénéfiques pour leur business, d’autres gardent leurs préjugés. Les impératifs économiques plaident pour l’épanouissement du tourisme national dont le potentiel de développement est important.

 
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