Banques

Fonds d’amorçage : une martingale difficile à trouver

Près de deux ans après l’annonce de sa création par l’argentier du Royaume en marge du Global Entrepreneurship Summit, le fonds marocain d’investissement sponsorisé par la Banque Mondiale à hauteur de 50 millions $ et dédié aux startups, tarde à voir le jour. En effet, après plusieurs rounds de réunions tenues de novembre 2015 à février 2016 entre des délégations de l’Institution de Bretton Woods et les différentes parties prenantes marocaines tant gouvernementales (Ministère des Finances, MCINET, AMMC…) que privées (banques, compagnies d’assurance, gestionnaires de fonds…), le maitre d’ouvrage délégué côté marocain, en l’occurrence la CCG, n’a pas encore élaboré le cahier des charges de ce véhicule devant servir de base pour lancer l’appel d’offres de la sélection du futur gestionnaire. Il faut dire que le modèle même d’un fonds qui ne ferait que l’amorçage, présente quelques difficultés que les professionnels du capital-investissement n’ont pas manqué à faire savoir aux instigateurs de ce fonds.
D’abord, la durée de détention des participations risque d’être plus longue que d’habitude (délai de mise en route des projets en amorçage oblige…notamment en industrie) et, de ce fait, pénalisante pour la rentabilité d’un fonds à durée de vie classique de dix ans. Ensuite, le niveau normatif des frais de gestion (2% à 2,5% du capital du fonds) risque d’être insuffisant pour un suivi efficient des participations (segment plus consommateur en énergie et en temps, donc en ressources). Enfin, dans un segment des plus risqués, les actionnaires privés potentiels qui pourraient se joindre au tour de table dans l’optique d’en hisser la taille à un milliard de DH, ne souhaitent pas prendre leur écot dans la casse ! Autrement dit, l’actionnaire public (l’Etat marocain) devrait imaginer un mécanisme pour imputer à sa seule part (financée par la Banque Mondiale), les pertes sur capital…des investissements qui auront mal tourné.
En attendant de trouver la martingale, la chaîne du financement des projets industriels au Maroc reste, à ce jour, orpheline de ce maillon manquant.

 
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