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Football, ce sport populaire dans un pays séculaire

Bien sûr, il y a Casablanca, sa population, son histoire, ses clubs de football dont les prestigieux Wydad et Raja nous ont donné, le week-end dernier, un Derby somptueux qui a épaté le monde arabe et fait les affaires de la chaîne émiratie « Abu Dhabi sports » qui était en mal de notoriété face aux mastodontes médias des réseaux qataris ; oui bien sûr,  il y a le complexe formidable avec ses tifosis et son public dont la présence et la ferveur égalent celles des arènes d’Europe, de Buenos Aires, de Montevideo et d’ailleurs, oui bien sûr il y a tout cela et c’est incontournable, mais on aurait tort de s’arrêter sur Casa uniquement. D’abord, parce que ce serait injuste et faux même si beaucoup de confrères veulent faire croire, et croient eux-mêmes, que c’est à Casablanca que tout a été inventé et qu’en dehors de la mégalopole économique rien, et surtout le ballon, ne tournerait plus rond.

C’est historiquement faux et socialement injuste, car Casablanca est cet immense océan sur lequel se sont déversés des fleuves et rivières venus de tous les coins du Maroc.

C’est rendre justice au football marocain de dire qu’en dehors de Casablanca, il y a eu, il y a et il y aura du football et c’est là une véritable providence, c’est là la vraie richesse du football national.

Raja et Wydad désignés images de marque de notre football, auraient tort de se complaire dans ce miroir des vanités que leur polissent les zélateurs. Certes tous les regards sont portés sur eux, avec les richesses qui vont avec : panneaux du complexe sportif Mohammed V  vantant les produits qui veulent profiter de la visibilité extraordinaire des «Verts», et des «Rouges », innombrables émissions, multiples pages sur les quotidiens et hebdos, sans compter la prolifération sur les réseaux sociaux et là on parle alors de millions de «vues», tout cela a de quoi faire chavirer plus d’une tête.

Pourtant, il faut raison garder.

Aussi riches et médiatisés qu’ils puissent être, jamais Wydad et Raja ne seront plus forts que tout le football du Royaume et de ces régions qui ont fait son histoire.

Veillez à cette réalité et à cet équilibre est l’un des premiers devoirs de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) qui, comme son nom l’indique, se doit de fédérer et non de favoriser.

Ce qu’a montré le Raja-Wydad de samedi dernier comptant pour la Coupe Mohammed VI et qui a été si bien magnifié sur les chaînes émiraties, doit être une reconnaissance de toute la richesse du football national.

Bravo à Casablanca, certes oui, mais la fierté et les louanges doivent aller à toutes les potentialités qui ont fait que le foot marocain est ce qu’il est aujourd’hui. Un foot qui est célébré partout, à Fès, Oujda, Zmamra, El Jadida, Tanger, Tétouan ou Laâyoune comme ce fut le cas, avant-hier, mercredi, à l’occasion du 44ème anniversaire de la Marche verte.

Le foot marocain avec ses différences dans les moyens, les problèmes des uns et des autres, se doit de rester solidaire et uni. Cela passe par la reconnaissance de tout un chacun pour éviter les rancœurs que nourrirait un sentiment d’injustice.

A quoi serviraient deux clubs, si prestigieux soient-ils, s’ils tiraient la couverture pour eux seuls. Un train n’est pas fait pour rouler sans les wagons qui justifient la présence des locomotives.

La force des uns doit profiter aux faiblesses des autres, sinon les premiers disparaitront aussi vite que les autres.

Que l’on se félicite de ce qui s’est passé samedi au Complexe sportif Mohammed V, mais on aurait tort d’oublier ce qui se passe ailleurs et qui, à plus ou moins long terme ébranlerait ce foot marocain qui, le week-end dernier fut célébré dans tout le monde arabe.

 
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