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Formation : la mission des partis

Préparer des élections c’est non seulement sélectionner les candidats, mais surtout les préparer à maîtriser leur rôle de futur conseiller municipal. par Jamal Berraoui

La date de juin 2015 étant fixée pour les élections locales, les partis politiques commencent à s’activer pour y être prêts. Mustapha Bakkoury a lancé les hostilités. «Il nous faut 25000 candidats » a-t-il affirmé lors d’une réunion du PAM. Il en faut plus en réalité pour couvrir tout le territoire national, 29300 postes de conseillers seront à pourvoir. Multipliez par le nombre de partis et vous avez le chiffre astronomique qu’il faut atteindre. Pour mémoire, l’USFP ne compte que 35000 adhérents.

L’inflation des candidatures à assurer a affaibli la couverture par les partis, aucun n’est présent à cent pour cent et a relâché les liens entre les directions et les élus. Là où les organisations sont faibles ou inexistantes, elles prêtent leur fanion à qui le veut. Parce qu’il y a de l’argent public derrière et qu’il y a des élections régionales ensuite où il faut avoir de grands électeurs.

Mustapha Bakkoury, SG du PAM.

Ce n’est pas le nombre de candidats putatifs qui pose problème. Il faut ensuite, dans les grandes villes, réussir à leur faire accepter le classement sur la liste. Ceux qui ne sont pas aux premiers rangs, éligibles, préfèrent s’abstenir ou changer de crèmerie.

La cooptation des élites est l’une des fonctions les plus importantes des partis. Ils ont, en principe le devoir d’organiser, d’encadrer les citoyens. Dans le cadre du travail communal, ils doivent former leurs candidats et les encadrer par une vision politique.

Aménagement, l’oublié

La situation actuelle est la suivante : après les élections, les bureaux sont constitués par des majorités souvent bricolées, parfois achetées. Ceux qui ne dirigent pas sont dans la nature, ceux qui dirigent rendent rarement compte aux partis qui les ont présentés. Il ne peut en être autrement, parce qu’il n’y a pas de programme local sur lequel l’élu s’engagerait et son parti comparer son action à cet engagement. La politique de la ville ne fait pas partie des préoccupations majeures des organisations politiques.

Enfin, les candidats ignorent souvent tout sur le fonctionnement d’une commune, surtout dans le milieu rural. L’administration territoriale se trouve en situation de les « driver », vidant ainsi les avancées démocratiques en matière locale de leur contenu.

Nous nous apprêtons à élargir les prérogatives des élus dans le cadre de la régionalisation avancée. Le devoir des partis politiques c’est d’améliorer la qualité intrinsèque des candidats en privilégiant les bons profils, mais aussi de les former à cette charge.

La majorité des grands partis ont une fondation pour les élus communaux. Elles ne fonctionnent pas, alors que ce sont des instruments qui, bien huilés, peuvent élever le niveau de l’ensemble. Celle de l’USFP est à l’arrêt depuis que son président, Mohamed Guessous s’est retiré.

Pourtant, des compétences existent dans chaque parti. Forts de leur expérience, des élus développent une maîtrise parfaite des textes fondateurs, des rouages et malheureusement parfois aussi des combines.

La question de Bakkoury est importante, comment présenter 25000 candidats valables, fiables, sur tout le territoire national ? Après, il faudra assurer un minimum de cohérence aux alliances, mais on n’en est pas encore là. C’est le devoir des partis politiques que d’assumer leurs missions constitutionnelles. 

 
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