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Gaza : le martyre d’un peuple

Déjà 200 morts, la destruction partout. La nouvelle séquence de l’agression israélienne est aussi meurtrière que les précédentes. Elle ne sera ni la dernière, ni l’avant-dernière. Bien sûr que l’émotion nous submerge tous. Mais nous ne pouvons qu’y opposer une révolte sourde. Ce ne sont pas les tweets, les quelques manifestations sporadiques qui y changeront quoi que ce soit.

« Israël » a le soutien de l’Occident. Fabius et Hollande « comprennent » que l’Etat hébreu défende ses citoyens, Obama en bon serviteur s’exécute, les autres suivent leur hiérarchie. Les médias internationaux, dominés par les sionistes, ont les mêmes éléments de discours « Israël » riposte aux tirs de roquettes selon eux. La vérité est travestie en live, devant nos yeux. « Israël » a arrêté mille palestiniens, suite à l’enlèvement de trois colons, a détruit plusieurs maisons, avant que les factions palestiniennes ne rompent la trêve. De cela personne ne parle plus. Le curseur, dirigé par les sionistes, se déclenche à partir des premiers jets de roquette.
En face, le Hamas est bien seul. L’Egypte renforce l’embargo, empêchant toute aide humanitaire de pénétrer Gaza, Abbas a écrit une lettre à l’ONU cinq jours après le début de l’agression.
Finalement l’Egypte a fait une proposition de cessez-le-feu, acceptée par Israël adoubée par la ligue Arabe, sans consulter le Hamas, traité comme un ennemi par Sissi. Le résultat est que Natanyahu a repris son agression sur Gaza et que c’est le Hamas qui apparait comme belliqueux puisqu’il a refusé la paix. C’est exactement ce que Le Caire recherchait, donner un avantage diplomatique à Israël.
« Israël » est un occupant qui jouit de la «compréhension » de tous. C’est le seul Etat au monde dont le ministre des Affaires Etrangères, Lieberman, revendique l’expulsion d’une partie de la population, les arabes israéliens. Et ce Monsieur est reçu avec tous les égards. « La punition collective» est reconnue comme l’abjection qui a guidé toutes les barbaries, les génocides, y compris la Shoah. Israël en use et en abuse, en fait un fondement de sa politique, avec les applaudissements des prétendues-démocraties. Israël est une force nucléaire depuis 40 ans, non signataire des conventions internationales à ce sujet, mais c’est elle qui décide sur le dossier iranien. Washington est dirigé par l’AIPAC, le lobby juif.
Bien sûr, il y a quelques esprits éclairés, y compris en « Israël », qui dénoncent cette ivresse de la puissance. Mais ils sont marginaux, utilisés comme des cautions démocratiques par les barbares.
Mahmoud Darwiche, immense poète, avait écrit, quand Sharon avait obtenu l’exil d’Arafat, son départ de Beyrouth, un texte magnifique qui commençait par la solitude du palestinien. Celui-ci est seul face aux nouveaux nazis.
Abbas et ses semblables sont dans une impasse. La paix est impossible parce qu’Israël n’y survivrait pas. C’est une société de guerre, raciste, expansionniste qui a instrumentalisé la shoah pour formater les opinions publiques occidentales, les seules qui ont une quelconque importance à ses yeux.
Le Hamas s’est coupé de l’Iran et s’inscrit lui aussi dans une voie sans issue. Il n’y a pas de perspective militaire viable. Les 300 roquettes n’ont pas fait une seule victime du côté israélien.
Le peuple palestinien n’a pas d’autres choix que de résister sur sa terre, en attendant un autre ordre mondial qui changerait les rapports de force. Il n’y a rien à attendre ni des diplomates, ni des Etats arabes, disloqués par les prétendues révolutions. Cycliquement, dans deux ou trois ans, « Israël » remettra ça. Ces tueurs d’enfants sont agresseurs de manière consubstantielle, parce que leur « Etat » ne tient que par la guerre. La fin de l’Etat juif, la naissance d’une Palestine Laïque et démocratique est l’unique solution. Elle a un prix que seul le peuple palestinien est appelé à payer. Le racisme, même dans l’émotion, les appels à la violence dans le rapport de forces actuel, ne sont pas des réponses, juste des réactions épidermiques. Il faut qu’une nouvelle direction palestinienne émerge, sur la base de la désobéissance civile, dans la perspective de l’Etat laïc et démocratique. L’Etat juif est un non sens qui finira par disparaître, quel que soit le coût humain pour le peuple palestinien. 


 
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