L'édito

Gouvernement : la compétence d’abord

Le déblocage a eu lieu et notre pays connaîtra dans quelques jours les visages de ceux qui vont porter les portefeuilles ministériels. Au-delà du long épisode auquel nous avons assisté depuis plus de cinq mois, la prochaine étape sera plus difficile et nécessitera le déploiement d’une intelligence politique pour présenter au peuple marocain des réponses raisonnables à ses attentes. Tous les partis ont fait des diagnostics lors de la campagne électorale et ont reconnu que plusieurs secteurs connaissent des dysfonctionnements et ont promis de travailler pour les redresser. L’Education, la Santé et l’Emploi figurent parmi les secteurs qui préoccupent la famille marocaine et qui poussent beaucoup de citoyens dans les zones de la précarité sociale et économique. Les prochains membres du gouvernement sont dans l’obligation d’affronter avec méthode et compétence les déficits sectoriels dans ces secteurs. Le temps n’est plus à la justification de l’inaction et de l’incompétence, mais à l’affrontement des problèmes et à la recherche constante des solutions.

Former un gouvernement est certes une opération qui revient aux acteurs de la scène politique. La constitution confère aux partis la représentation des citoyens et partant, la gestion de la chose publique à travers les voies démocratiques, mais ils ont souvent livré des « produits » qui s’avèrent en deçà des attentes citoyennes. La qualité du personnel politique en général et des ministres en particulier, a emprunté ces dernières années une voie descendante. Les processus de nomination au poste ministériel sont, souvent, dominés par un réseautage privilégiant la proximité de l’appareil politique et l’appartenance familiale. L’expérience que nous avons connue récemment avec la nomination d’un certain nombre de « technocrates » à la tête de certains départements ministériels, a prouvé que la compétence fait avancer les dossiers et permet une meilleure préparation des politiques publiques et un suivi rigoureux de leur implémentation. Les partis politiques ont souvent poussé beaucoup de femmes et d’hommes compétents hors des champs du travail politique et rares sont les partis qui disposent de cadres qui peuvent être qualifiés de compétents. Un technocrate est un citoyen qui doit servir son pays et non être dénigré par certains professionnels des discours populistes.

Le prochain gouvernement aura la chance de trouver devant lui, des politiques publiques et des réformes qui ont été le fruit d’un travail des précédents gouvernements. Nul responsable raisonnable ne peut ignorer les grands projets structurants dans les secteurs de l’industrie, de l’agriculture, du tourisme et dans celui des infrastructures et leurs impacts positifs. Il ne peut non plus ignorer les réformes, même partielles, dans le domaine fiscal, dans celui de la compensation, de la couverture médicale et dans le rétablissement des équilibres macroéconomiques. Les déficits demeurent grands dans d’autres secteurs et notamment ceux de l’Education, de la Santé et de l’Emploi et nécessitent beaucoup de travail pour améliorer leur situation. La productivité de notre économie est le grand défi qui doit être relevé. Notre PIB est toujours dominé par l’impact du facteur climatique et le taux de croissance non agricole ne permet pas, dans les conditions actuelles, de constituer un accélérateur de la performance économique. Un gouvernement n’est pas une addition de ministres, mais une équipe qui doit travailler avec un haut degré de coordination. La convergence des politiques publiques ne peut entrer dans nos mœurs sans cette coordination et sans une réelle proximité des citoyens. Le bureau ministériel ne doit pas être un lieu d’isolement confortable. Rien ne remplace le terrain et le contact direct avec ceux pour lesquels on travaille…
La Rédaction

 
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