Dossier

Habitat : Un réalisme payant !

Face à l’aggravation du déficit en logement, les directives Royales
ont placé l’habitat social parmi les priorités nationales. Une vision payante. Depuis 2001 les politiques successives mises en place en
matière d’habitat ont contribué à réduire significativement le déficit. 

L’accélération de l’urbanisation non maîtrisée, résultat de l’accroissement démographique et de l’exode rural, a eu pour conséquence un déséquilibre du marché du logement. Le développement d’une offre conséquente et diversifiée a été entravé par un ensemble de contraintes, notamment la faiblesse de l’assiette foncière mobilisable, la faible implication du système bancaire dans le financement du logement, la déficience de la gestion urbaine en matière de prise en charge de l’infrastructure primaire et hors site… De plus, la nature de l’offre ne correspondait pas aux besoins des couches sociales défavorisées, ce qui a eu pour conséquence d’exclure une part estimée à 30% des ménages.

De ce fait, 40.000 unités d’habitat insalubre (25.000 habitats non réglementaires et 15.000 baraques) se créaient annuellement, creusant davantage le déficit global en logement, passant de 930.000 unités en 1994 à 1,24 million en 2002. 

Face à l’aggravation du déficit en logement, les directives Royales (Discours Royal du 20 août 2001, marquant l’ouverture de la législation parlementaire 2002-2003 et discours du Trône de l’année 2003) ont placé l’habitat social parmi les priorités nationales. Elles ont souligné également la nécessité de rechercher de nouvelles sources stables de financement pour renforcer les crédits alloués au secteur de l’habitat tout en invitant les collectivités locales à donner la priorité aux projets de logement social dans leurs plans de développement.

En application de ces orientations Royales, le gouvernement a arrêté un plan d’action visant à augmenter le rythme de production et atteindre ainsi l’objectif de 100.000 logements sociaux par an et d’éradiquer progressivement l’habitat insalubre. La mise en œuvre de cette politique s’est traduite par le lancement d’un certain nombre de chantiers. Afin d’éviter les écueils du passé, les pouvoirs publics ont opté pour une action simultanée aussi bien sur les éléments de l’offre que sur ceux de la demande. Une démarche bien productive. Depuis 2001, les politiques successives mises en place en matière d’habitat ont contribué à réduire significativement le déficit en logements, estimé en 2002 à 1,2 million d’unités, pour atteindre près de 400 000 en 2018.

Ce n’est pas un hasard si le Souverain a reçu en 2010 le prix ONU-Habitat, en reconnaissance des efforts consentis par le Maroc en matière de lutte contre l’habitat insalubre, dont le Programme national villes sans bidonvilles lancé en 2004. Conséquence concrète : 59 villes sur les 85 conventionnées ont été déclarées sans bidonvilles, contribuant à l’amélioration des conditions de vie de plus de 1,5 million d’habitants. Les efforts du Maroc ont également concerné les autres formes d’insalubrité, dont le traitement a permis de renforcer la cohésion sociale et de contribuer à la réduction de la pauvreté sans compter la mise à niveau de quartiers sous équipés et non réglementaires qui a permis de généraliser l’accès aux équipements et infrastructures de base, améliorant les conditions de vie de 1,6 million de ménages, soit près de 8 millions d’habitants. 

Aussi, le Fonds solidarité habitat et intégration urbaine, alimenté par des taxes parafiscales prélevées sur le secteur et réinjectées dans son activité, a-t-il permis de faciliter l’accès au financement du logement, particulièrement des ménages à revenu modeste et irrégulier.

Sur un autre front, le bras armé de l’Etat dans le secteur immobilier, le Groupe Al Omrane, poursuit ses investissements. La holding prévoit d’investir 5,5 milliards de DH, en légère hausse par rapport au montant mobilisé en 2018. Al Omrane compte mettre en chantier 28.000 logements parallèlement à l’achèvement du même nombre d’unités. En matière de restructuration et de mise à niveau urbaine, Al Omrane compte lancer 110 000 unités et achever 100.000 autres. L’année dernière, ces opérations ont profité à 124.000 familles pour les achèvements et 110.500 familles pour les mises en chantier.

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