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Holding SNI : réussite d’une stratégie

Le passage de la Holding multi-métiers à la Holding d’investissement s’accélère et se fait au mieux des intérêts de l’économie nationale.

Il faut tordre le cou à une contre-vérité, la rue, le mouvement du 20 février, ne sont pas derrière le retrait de « la Holding royale » de certains secteurs d’activité. Ce choix a été fait en Mars 2010, donc un an avant le début du printemps arabe. Il est bien évidemment politique, mais il a aussi sa cohérence économique.
Hassan Bouhemou, le PDG de la SNI, nous expliquait dans une interview accordée à Challenge en juillet dernier « une transformation profonde de SNI/ONA a été annoncée en Mars 2010. Son but principal est le changement de la vocation du groupe d’un conglomérat multi- métiers, contrôlant les opérations de ses participations vers une holding d’investissement et de portefeuille pur exerçant un seul métier, celui d’actionnaire professionnel ». On est donc très loin d’une stratégie adaptée sous la pression, mais face à un tournant qui répond à plusieurs contraintes.
Parce qu’il ne peut en être autrement, tout ce que fait et fera la SNI, aura une lecture politique, mais au sens que d’aucuns veulent lui donner. Il ne faut pas oublier que les investissements dans l’agro-alimentaire avaient pour objectif d’assurer la sécurité alimentaire à un moment où le capital étranger rechignait à investir au Maroc, que les industriels nationaux n’en avaient pas les moyens. De la même manière, l’ONA a créé le secteur de la grande distribution, devenu depuis concurrentiel. La «Holding royale » a toujours une contrainte : celle de participer à la modernisation de l’économie marocaine. Elle n’a pas la rentabilité pour unique souci, elle a une responsabilité sociale.
C’est ce qui explique la manière dont s’applique le changement. Lesieur, Centrale laitière et Bimo ont été cédées à de grands groupes internationaux, leaders dans leur domaine. Attijari Wafabank verra son capital ouvert à un partenaire capable d’aider à son rayonnement à l’international. D’autres participations, comme Marjane, Managem ou Optorg sont « à ramener au stade mature ». En d’autres termes, elles ne seront pas cédées avant d’être consolidées et ce, pour permettre aux acquéreurs d’apporter un plus à l’économie marocaine. Les cessions réalisées ont permis des rentrées de devises, mais surtout une consolidation de l’investissement direct étranger. Or, l’on sait que les grands groupes servent souvent «d’éclaireurs» pour le capital étranger. C’est un aspect non quantifiable, mais qui a une grande importance.
La SNI va sans doute aller sur des secteurs à forte valeur ajoutée, comme les technologies de pointe « SNI continuera à jouer ce rôle précurseur lorsque cela présentera un intérêt économique pour toutes les parties prenantes en ligne avec sa responsabilité sociale », nous disait son président.
Le repositionnement s’opère avec cette contrainte, assumée, celle de servir la modernisation de l’économie. Parce qu’elle est la SNI, elle n’est pas coutumière des effets d’annonce et préfère ne communiquer que sur ses réalisations. On annonce auprès des connaisseurs, des projets dans les infrastructures, portuaires notamment. La stratégie se met en place au profit de l’ensemble de l’économie. Seuls les esprits chagrins refusent de reconnaître cette qualité à une holding citoyenne.

 
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