Ils font l'actu

Il fait l’actu Abdeslam Ahizoune, président du directoire de Maroc Telecom

Il de quoi avoir le sourire. Et cela se voyait durant toute la conférence de presse de présentation des résultats annuels de l’opérateur historique qui s’est tenue hier 23 février à Rabat. En effet, après quatre années de résultats négatifs, Maroc Telecom a renoué avec la croissance en 2014. Le chiffre d’affaires de l’opérateur, en baisse durant tout cette période, a enregistré une hausse de 2,1 % à 29,1 milliards de DH. Une croissance tirée en grande partie par les filiales subsahariennes dont l’activité a progressé de 11,3 % à 8,63 milliards de DH sur l’ensemble de l’année, tandis qu’elles enregistraient un léger recul de 0,8 % au Maroc à 21,13 milliards de DH malgré un bon second semestre (+0,9 %).  Côté rentabilité, Maroc Telecom a battu le record : il enregistre un résultat net part du groupe à 5,85 milliards de DH, soit une hausse de 5,6 % « sous l’effet principalement d’une base de comparaison favorable provenant de la comptabilisation en 2013 d’une charge exceptionnelle liée au règlement d’un litige fiscal », selon Ahizoune. Et ses actionnaires, notamment l’émirati Etisalat et l’État marocain ainsi que des détenteurs du titre à Casablanca et Paris, peuvent se frotter les mains puis qu’il a décidé de distribuer en dividende la totalité des gains réalisés.

Gardant le sourire, Ahizoune ne s’est pas privé durant son intervention de commenter la décision de l’ANRT qui oblige Maroc Telecom à partager ses infrastructures avec ses deux concurrents, Méditel et Inwi. « Je ne critique pas mais je commente », tient-il à dire à l’endroit des journalistes. « Je ne suis pas contre les décisions de l’ANRT, même si nous estimons au passage qu’elles sont inéquitables, mais je précise simplement que cela va freiner l’effort d’investissement dans le secteur. Ce qui n’est pas une bonne chose quand on sait que le Maroc est encore sous équipé », a-t-il souligné.  Le patron de Maroc Telecom a toutefois relativisé l’impact de ce partage imposé des infrastructures qui « ne concerne que l’ADSL, un segment non rentable et où Maroc Telecom dispose de 99,94 % de parts de marché. Je ne pense pas donc que les autres opérateurs y investiront bien que l’infrastructure soit désormais disponible », a-t-il lancé.   Mais ce qui dérange surtout le président du directoire de l’opérateur historique, c’est l’amendement prévu à la loi organisant les pouvoirs de l’ANRT, notamment ceux visant à donner au directeur général du régulateur le pouvoir d’instruire les plaintes contre les opérateurs et d’imposer les sanctions découlant de ces jugements.  « Le projet de loi va donner tous les pouvoirs au DG de l’ANRT. Je trouve cela anormal, puisqu’on ne peut pas être procureur et juge. Cela n’existe d’ailleurs dans aucun autre pays », a jugé Abdeslam Ahizoune, qui réclame l’instauration d’un conseil des sages qui statue sur les dossiers remis par la direction général du régulateur.

 
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