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Il y a 55 ans, naissait BMCE Bank

Banque. BMCE Bank s’apprête à fêter en grandes pompes le 31 octobre prochain à Rabat, ses 55 ans d’existence et les 20 ans de création de sa Fondation. Une occasion d’apprécier comment Othman Benjelloun, le charismatique président de BMCE Bank, et son équipe, ont bâti à partir d’une banque publique à la lourdeur tout administrative, un groupe devenu le symbole de la finance au Maroc, en Afrique et à l’international.  Par ADAMA SYLLA

Pour la célébration des 55 ans d’existence de BMCE Bank et les 20 ans de création de la Fondation du groupe bancaire, le patron de l’institution a choisi la capitale pour fêter l’événement le 31 octobre prochain. Il s’agira d’une occasion unique de revisiter ce qu’alors une banque publique, des grandes entreprises et du commerce extérieur jusqu’en 1995, est devenue, en moins d’une vingtaine d’années depuis sa privatisation : une banque universelle, multi-métiers, qui a parachevé sa mue. Il faut dire qu’Othman Benjelloun, le Président de BMCE Bank, architecte du renouveau de la finance marocaine et son équipe, ont construit aujourd’hui un groupe bancaire diversifié, désormais implanté dans plus de 25 pays. Une success story. C’est le moins qu’on puisse dire.
BMCE Bank a vécu deux grandes périodes jalonnées d’événements exceptionnels (voir chronologie). La première époque concerne son statut de banque publique. La banque fut créée en 1959, afin de développer le commerce extérieur du Royaume et ce, en plus de son activité traditionnelle de banque commerciale. C’était l’une des toutes premières institutions financières du Maroc indépendant. Mais outre les lourdeurs administratives, la banque se développait exclusivement sur des opérations financières liées au commerce extérieur. L’établissement offrait des produits bancaires basiques, faisant de l’intermédiation classique son fond de business. Jusqu’en 1995, c’était une entité au rayonnement limité, connue d’une clientèle spécifique, principalement celle des entreprises. Cette année-là, l’Etat le propose à la vente, dans le cadre d’un processus de privatisation très ambitieux. Et c’est Othman Benjelloun, alors patron de la compagnie d’assurance Royale marocaine d’Assurance (RMA), qui s’est proposé à son rachat. Débute alors une autre période, plus rayonnante pour BMCE Bank dans une activité bancaire en mutation. Aussitôt aux commandes, la notion de « nouvelle BMCE » est déjà infusée dans la banque par Othman Benjelloun à travers ses cadres; et un plan stratégique est déjà en gestation. La stratégie semble relever de la prudence, maître-mot de l’activité bancaire. Il ne s’agit pas de bouleverser une banque installée, mais d’en utiliser les acquis, notamment la taille.
Vingt ans après sa privatisation, BMCE Bank a fait du chemin. Aujourd’hui, elle est devenue la deuxième banque privée du pays.  Et d’apprécier encore le « cleaning » opéré depuis son passage du public au privé. Ses résultats de 2014 que le président Benjelloun a qualifiés lui-même (lors de la présentation des résultats annuels en mars dernier), de bilan «historiquement exceptionnel» faisant ressortir «la consolidation de l’assise financière du groupe, grâce à une capacité bénéficiaire chaque année renforcée».  Le groupe a réalisé des bénéfices qui frôlent la barre des 2 milliards de DH (1,944 milliard exactement), représentant plus du double de ceux réalisés trois ans auparavant. Et si la banque au Maroc contribue aux 2/3 dans les profits du groupe, le tiers restant provient des activités à l’international. La filiale européenne qui regroupe les activités à Londres, Madrid et Paris désormais rentable, a contribué à 6% dans les résultats. Banque Of Africa (BOA) a continué, de son côté à influer positivement sur les résultats du groupe. L’activité Afrique subsaharienne représente plus du quart des résultats consolidés du groupe avec une contribution qui augmente de 19% en moyenne par an depuis 2011.
Pour cette année également, le groupe bancaire a enregistré également un bénéfice record, du moins au terme des six premiers mois de 2015. Ainsi, le résultat net a bondi de 18% à plus de 1 milliard de DH. Cela, à quelques mois de l’arrivée à terme du plan stratégique de développement (2012-2015).
C’est dire que le Président Benjelloun n’a pas tort de considérer BMCE Bank comme le vaisseau amiral de son groupe. L’homme d’affaires se consacre à développer cette banque tant au Maroc que sur l’international où la stratégie de BMCE Bank a connu depuis, une impulsion nouvelle avec la création de MediCapital Bank. La mission première de la structure, basée à Londres, consiste à développer son activité de banque d’affaires, afin de disposer d’une ingénierie financière destinée à intervenir sur des projets d’infrastructure dans les pays africains. Deux bureaux ont également été ouverts en Chine, notamment à Pékin et à Shanghai. Objectif de ces postes avancés du groupe en Asie : s’impliquer en amont sur les transactions nécessitant un conseil ou un accompagnement des investisseurs chinois qui désirent se positionner au Maroc ou dans le continent. Car, le patron de BMCE Bank a très tôt parié sur l’Afrique. Il est le premier banquier marocain à avoir misé  sur le continent à travers l’acquisition de la  Banque de Développement du Mali (BDM), un projet avant-gardiste à l’époque. Il ne va pas s’arrêter là, puisqu’il rachètera en 2007 Bank of Africa qui est présente aujourd’hui, dans 19 pays africains. Depuis, chaque année, pas moins de deux pays du continent sont investis. Benjelloun ne s’en cache pas : son objectif est de couvrir les 54 pays du continent. Et pour répondre au défi stratégique de ce développement, BMCE Bank changera bientôt de nom, pour intégrer sa nouvelle dimension continentale. Elle sera appelée BMCE Bank of Africa.
BMCE Bank est tout simplement appelée à grandir au cœur d’un groupe de «multi-nationalité» naissante, avec des enseignes fortes que représentent BMCE Bank, MediCapital Bank et Bank of Africa.
La croissance du groupe ne profite pas uniquement aux actionnaires, elle est également redistribuée aux salariés. Pour Othman Benjelloun, « un salarié actionnaire de sa banque travaille mieux, chacun parle de « sa » banque ». Ce principe de partage des richesses est cher au président. Ainsi, pas moins de trois OPV réservées aux salariés ont été organisées en 2003, 2005 et 2009. Des opérations de revente des actions qui ont permis de distribuer d’importantes plus-values aux salariés souscripteurs.
Cette approche vaut également pour la société civile ; il alloue 4 % du RBE du groupe bancaire à la Fondation BMCE Bank, présidée par son épouse Dr Leila Meziane Benjelloun. Parmi les nombreux programmes financés, Medersat.com, qui a permis la création et l’équipement d’une centaine d’unités scolaires, la scolarisation de près de 20 000 élèves. Outre leur volet éducatif, ces projets permettent d’équiper des villages en systèmes d’adduction d’eau ou de production d’énergie, et de développer l’usage des nouvelles technologies par la fourniture de matériel informatique et vidéo. Ces différentes initiatives constituent la preuve que l’humain, malgré la croissance, reste au cœur de la stratégie de développement de BMCE Bank.

 

 
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